En séjour au Soudan pour une mission de paix, plus précisément dans la région du Darfour, minée par un vieux conflit, le khalife général de Niassènes, Cheikh Mouhammadou Mahi Niass a réussi la prouesse de rassembler les dignitaires d’une cinquantaine de tribus rivales. Le chef religieux a pu les convaincre de déposer les armes. Une médiation saluée par l’Etat du Soudan et les organisations onusiennes. C’est ainsi qu’un vol spécial de la présidence du Soudan est chargé de ramener au bercail le guide religieux, ce jeudi, à Dakar. Les talibés se mobilisent pour l’accueillir à l’aéroport Léopold Sédar Senghor. Voici un extrait de l’entretien de iRadio avec Cheikh Tidiane Niass, le chargé de communication du Khalife.
« Sur invitation des autorités de Khartoum, le Khalife général séjourne depuis deux semaines au Soudan. Le guide religieux a été reçu en grande pompe par l’administration du pays. Que ce soit les autorités militaires ou civiles. Partout où il est passé, le patriarche a tenu un langage invariable pour dire à ses interlocuteurs qu’il est en terre soudanaise pour prêcher la bonne parole pour le retour définitif de la paix. C’est ainsi que la délégation s’est rendue au Darfour, région ravagée par la guerre civile depuis plus de trois décennies. La première étape a été à El Janina, où des combats sont les plus sanglants entre factions rivales. On nous a même rapporté que pas plus tard que le mois dernier, durant le mois de ramadan, plus de 200 personnes ont été tuées dans la région.
« Les tentatives de médiation de l’Onu, de l’Ua et d’autres avaient échoué »
Là-bas, le gouverneur a dit à son hôte qu’il voulait deux principales choses : la première, c’est de prendre langue avec les belligérants pour un retour au calme. La deuxième, c’est en tant qu’homme de Dieu, d’appeler à la paix des braves pour faire taire enfin les armes. Jusque-là, toutes les tentatives de médiation avaient échoué. Que cela soit l’Onu, l’Union africaine, tout le monde a tenté sans succès. La réussite est retentissante pour le guide. Comme par magie, après moult concertations en aparté, une cinquantaine de tribus dont les factions les plus radicales, l’on peut citer les janjawides, les arabes et les massalites, ont fumé le calumet de la paix grâce à la médiation du Khalife. Cet acte est inédit dans ce pays qui a longtemps souffert des affres de la guerre civile.