Abdou Karim Fofana débarque au ministère du Commerce et des pme dans un contexte international difficile, selon le président de l’Unacois Yessal. Alla Dieng attend tout de même de nouveau gouvernement, au-delà de la subvention des certains produits, la renonciation de l’Etat à certaines taxes, la reprise et de manière régulière, du Conseil présidentiel sur les investissements.
Aminata Assomme Diatta a été perdue par la détérioration du pouvoir d’achat des ménages avec la flambée des prix dans tous les secteurs. Malgré sa combativité, elle n’a pas réussi à stabiliser le marché déstructuré par un environnement international difficile et les comportements de commerçants véreux. Nouveau ministre du Commerce et des pme, Abdoulaye Karim Fofana revient au gouvernement à la tête d’un secteur fortement sinistré par des chocs exogènes. «La situation ne sera pas facile pour le ministre entrant, mais cela n’est pas dû à l’Etat ni aux commerçants, c’est pratiquement l’environnement international», analyse Alla Dieng. Le président l’Unacois Yessal donne le cours du dollar qui est actuellement à 640 francs Cfa alors qu’il était il y a trois mois à 510 et 515 francs.
Même si la situation n’est pas favorable, les commerçants attendent du ministre du Commerce, des actions concrètes. «Le renforcement des subventions peut être une solution. Aussi si l’Etat renonce à certaines taxes, ce serait bien», plaide M. Dieng. La subvention portait sur le riz paddy, l’huile et le sucre. La seule lueur d’espoir qu’entrevoient les commerçants reste les premières rentrées de la vente du pétrole et du gaz prévue en 2023. «Sinon, il n’y a pas d’autres ressources sur lesquelles l’Etat peut se baser pour diminuer les coûts des denrées de première nécessité. Même s’il y a des produits homologués, nous sommes dans un régime libéralisé, le marché est libéralisé», rappelle le président de l’Unacois Yessal.
Il souhaite plusieurs concertations régulières entre le secteur privé et l’Exécutif. «Cela fait plus de quatre mois qu’il n’y a pas eu de Conseil présidentiel sur l’investissement (Cpi) alors qu’il est un moment d’échanges et de partage entre le secteur privé et l’Etat», se souvient M. Dieng. Les commerçants ne souhaitent plus les formules classiques où il y avait les bailleurs de fonds, les institutions financières, bancaires… «Ce n’est pas normal, nous voulons des dialogues directs entre le secteur privé et l’Etat.»
Selon Alla Dieng, le président de la République Macky Sall en a parlé dans son discours. «Nous attendons la concrétisation de cela», dit-il. En tout cas, il s’agit d’une forte demande des commerçants qui espèrent la tenue de ces Cpi, qui étaient réguliers sous Me Wade, juste après les passations de services. «Il fut un moment où nous sommes restés deux ans sans les Cpi. Les concertations entre le secteur privé et l’Exécutif doivent être régulières, constantes et fructueuses pour tout le monde, du gagnant-gagnant», soutient Alla Dieng.
Sur la nomination d’une femme au ministère de l’Economie pour la première fois, il attend de voir la gestion de celle-ci. «C’est une dame à qui on confie pour la première fois cette tâche, c’est une experte qui était aux Nations unies, son expérience et sa pugnacité peuvent être intéressantes, mais on attend de voir», commente Alla Dieng.