La moitié des récoltes de mangue est ravagée par la mouche des fruits dans les vergers de la Casamance. On estime que 50 % de la production de mangue se détériorent dans les parties Sud du pays. C’est ce rapporte Ibrahima Seydi, président de la Société de coopérative des acteurs de l’agropole du Sud ( Socas).
Appartenant à la famille des Tephritidae, la mouche des fruits se distingue par des tâches jaunes. Originaire d’Asie, elle a été identifiée d’abord au Kenya en 2003, puis elle s’est propagée en Afrique. Un an plus tard, elle est détectée en Casamance où elle continue de faire des ravages.
“Beaucoup de mangues n’arrivent pas à maturité. 50% de la production sont vendues, du coup, il n’y a pas de valeur ajoutée. Il y a beaucoup de vergers. Mais les gens ne se retrouvent pas en termes financiers. L’agropole va s’attaquer à la mouche des mangues. Ceci va améliorer la productivité des fermes agricoles. Des lignes de production permettront de transformer cette mangue en pulpe de mangue stabilisée, séchée et plusieurs variétés”, explique Ibrahima Seydi, président de la Société de coopératives des acteurs de l’agropole du Sud (Socas).
Pour aider les producteurs à lutter contre la mouche blanche, l’Etat travaille à la mise en place d’un projet de création d’agropoles intégrés et compétitifs. Le projet d’agropole a pour ambition de renforcer la valeur ajoutée des produits agricoles et la réduction de la dépendance aux importations de produits agroalimentaires.
Notons que l’Etat a programmé de mettre en place cinq (05) agropoles, notamment au Nord (Saint Louis, Matam et Louga), au Sud (Ziguinchor, Kolda et Sédhiou), au Centre (Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel), à l’Est (Tambacounda, Kédougou) et à l’Ouest (Dakar, Thiès).
Ces agropoles constitueront les moteurs de développement et d’industrialisation à l’échelle régionale à travers l’amélioration de la valeur ajoutée et la productivité agricole au niveau local dans les différentes zones du pays.
Selon Ousmane Diakhaté, président de la Société de coopérative des acteurs de l’agropole centre (Socac) : la transformation agro-industrielle rencontre beaucoup de difficultés. Pour les surmonter, il faut nécessairement passer par des réformes. ”Le contexte actuel que nous vivons, poursuit-il, fait que la souveraineté alimentaire est au cœur des préoccupations des acteurs, du Président de la République et de son gouvernement. L’agropole est devenu une urgence pour la sécurité alimentaire”.
Toutefois, le projet de création d’agropole rempli un certain nombre de critères, renseigne Serigne Djily Mbaye Lô, coordonnateur national du projet agropole.
“Ces réformes sont des préalables par rapport à la compétitivité des agropoles du Sénégal. Nous sommes dans un travail d’anticipation pour la mise en place des agropoles”, assure Serigne Djily Mbaye Lô.
Ainsi, pour une bonne prise en charge des mesures d’accompagnement et de développement des chaînes de valeurs, 8 réformes prioritaires sont prévues.
Il s’agit du protocole avec la Chine sur l’arachide, les incitations fiscales et douanières, la question de l’Aflatoxine, la régulation de l’importation d’huile, la facilitation de l’accès au financement, la prise en charge de la filière sel, la formalisation de la contractualisation et la réforme sur l’électricité.