Le professeur Souleymane Bachir Diagne a animé, hier, une leçon inaugurale à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, à l’occasion de la célébration des 60 ans de la Fastef. Connu pour ses brillants exposés, le philosophe a servi un véritable cours magistral sur le thème ‘’Éduquer pour demain’’.
Selon le Pr. Diagne, à cette époque où l’on parle de décolonisation dans plusieurs secteurs, il faut d’abord penser à trouver quelque chose qui serait mieux. “Il faut interroger le mot d’ordre de décoloniser, le savoir en demandant quel sens lui donner et à quoi ressemble un curriculum qui serait un curriculum décolonisé, car il est facile de dénoncer un canon pédagogique comme étant occidental et colonial, il est plus difficile de proposer celui qui doit le remplacer, celui auquel il faut éduquer et former pour demain”, a-t-il fait savoir.
“Il faut, évidemment, que nos langues africaines prennent toute leur place, c’est-à-dire la place qui doit être la leur dans notre système d’enseignement. Mais si nous considérons que les raisons pour lesquelles ces langues doivent être présentes, c’est qu’il nous faut répéter notre identité épistémologique, nous nous trompons totalement sur la signature même de l’éducation”, avertit Souleymane Bachir.
Le professeur d’ajouter : ‘’On ne saurait mieux définir l’éducation comme décentrement. Ne vous enfermez pas dans votre identité, fut-elle celle de l’islam, ni dans votre langue, fut-elle celle de la révélation. Mais comprenez que l’éducation est sortie hors de chez soi pour mieux revenir en soi.”