La stratégie financement de la santé mise en place depuis 2019, l’heure est venue de procéder à l’évaluation des fonds alloués à ce secteur prioritaire. « Nous estimons qu’il y a beaucoup de ressources que le fonds mondial accorde au Sénégal et il est de notre devoir en tant qu’organisation de la société civile de procéder au suivi. Voir les patients, comment ils sont traités et est-ce qu’il y a de l’impact par rapport à l’utilisation de ces ressources », explique Babacar Thiam, spécialiste en stratégie financement de la santé.
Constat fait par les organisations de la société civile et les acteurs communautaires : les fonds deviennent de plus en plus rares. « Le fonds mondial, s’il faut donner l’exemple du Sida, à lui seul, contribue à plus de 70%. Si le fonds mondial arrête aujourd’hui, les personnes vivant avec le VIH ne seront pas traitées. Ils n’auront pas accès aux ARV qui permettent de supprimer le poids de la maladie », alerte Babacar Thiam, qui souhaite le renforcement de la mobilisation domestique.
« On ne peut pas laisser notre santé dans la main des partenaires publics. Il faut que l’Etat à travers ses différents mécanismes essaye de trouver le juste milieu pour équilibrer l’apport de l’Etat par rapport au financement de la santé », ajoute-t-il.
Le spécialiste en stratégie financement de la santé avoue que le Sénégal a fait des avancées dans la lutte contre la tuberculose, le paludisme et le Sida avec le fonds mondial, mais il note des manquements.
« Les outils de travail ne sont pas disponibles dans toutes les régions du Sénégal. Si on prend l’exemple de l’appareil charge virale, il y en a qui ne fonctionnent pas. Des fois il y a des pannes, problèmes de maintenance, parfois tout le monde n’est pas formé pour manipuler ces machines, ce qui fait que les personnes vivant avec le VIH ont des soucis. La distance pose problème… il y a des difficultés qui font plomber les résultats », a conclu le spécialiste en stratégie financement de la santé.