Les paradoxes du CHAN : Une compétition où des joueurs évoluant en Afrique ne sont pas sélectionnables

La 7e édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) démarre ce vendredi en Algérie.  Au total, 18 équipes réparties en  5 groupes participeront à cette compétition. 
 
Double tenant du titre, le Maroc, qui a fait la fierté du football africain pour sa brillante participation à la dernière Coupe du monde 2022 où il a atteint les demi-finales, sera sans  doute la grande attraction de la compétition.
Ce tournoi, dont la première édition a eu lieu en Côte d’Ivoire en 2009, est purement africain et met en scène des joueurs évoluant dans leurs championnats nationaux.
 
Mais il traine un paradoxe. Les footballeurs basés hors de leurs pays respectifs, à l’intérieur ou à l’extérieur du continent, ne sont pas éligibles pour y participer. Cette décision de la CAF d’exclure cette catégorie de joueurs est perçue par certains techniciens et anciens footballeurs comme un frein au développement du football local qui, selon leurs arguments, a besoin de compétitions de haut niveau pour  franchir un autre palier.  Et on peut bien accepter  ces  arguments, car il  est incompréhensible de voir les entraîneurs étrangers diriger des sélections africaines et dans le même temps priver ces mêmes sélections de leurs meilleurs éléments qui jouent en Afrique, sous prétexte qu’ils ne jouent pas dans leurs championnats nationaux.  
 
Il est clair que la CAF devrait revoir ce point du règlement qui ne  favorise pas la tenue d’une compétition de haut niveau.
Aujourd’hui, des nations comme la Zambie,  la Namibie ou encore le Zimbabwe, dont la moitié de leurs  joueurs évoluent dans le championnat  sud-africain,  sont les pays les plus lésés. La Gambie, qui voit les meilleurs joueurs de son championnat venir tenter leurs chances au Sénégal, est aussi dans la même situation.  Le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Niger et l’Ouganda, qualifiés pour cette édition et qui ont des joueurs éparpillés dans les championnats maghrébins, auraient pu présenter des équipes plus compétitives, s’ils avaient l’opportunité de compter sur ces joueurs.  
 
S’il est clair que le CHAN est une bonne vitrine pour le football africain, la CAF gagnerait à revoir la formule. Car ce tournoi africain ne peut être africain qui si des Africains évoluant dans le continent ont le droit d’y participer.

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