Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a déclaré lundi que la question de la légitimité en Libye ne sera résolue que par des élections présidentielle et législatives.
C’est ce qui ressort d’une conférence de presse conjointe à Rabat, qui a réuni Bourita et l’envoyé de l’ONU en Libye, Abdoulaye Bathily, arrivé au Maroc pour une visite à durée indéterminée.
“La question de la légitimité en Libye ne peut être résolue que par des élections présidentielle et parlementaires, à travers lesquelles le peuple libyen choisira l’autorité qui pourrait assurer la gestion politique du pays”, a déclaré Bourita.
Le ministre marocain a déploré les obstacles qui entravent le processus de préparation des élections, exprimant son espoir “de parvenir à un consensus sur la tenue du scrutin dans les meilleurs délais, grâce à la sagesse des Libyens et aux efforts onusiens et internationaux”.
Le chef de la diplomatie marocaine a, en ce sens, appelé à une gestion consensuelle pour la période de transition en Libye “à travers des institutions qui préparent les élections, qu’elles soient législatives ou exécutives”.
La Libye est dirigée par deux gouvernements, le premier dirigé par Bashagha, désigné par la Chambre des représentants à Tobrouk (est), et le second reconnu par les Nations Unies, qui est le gouvernement de Dbeibeh, qui ne souhaite céder le pouvoir qu’à un gouvernement issu d’un nouveau parlement élu par les Libyens.
Pour sa part, Bathily a déclaré que sa visite à Rabat s’inscrivait dans le cadre de la contribution à la stabilité de la Libye, notant qu'”il y a de grands rôles pour les pays voisins de la Libye dans la contribution à la recherche d’une solution”.
Lors de la conférence de presse, l’émissaire de l’ONU a souligné que “les Libyens aspirent à trouver des institutions stables et crédibles afin d’ouvrir la porte à la stabilité”.
La Libye souffre depuis des années d’un conflit armé que l’ONU cherche à résoudre en parrainant des négociations, toujours au point mort, entre la Chambre des représentants et l’État (parlement consultatif) dans le but de s’accorder sur des bases constitutionnelles pour la tenue d’élections législatives et présidentielle.
Rabat a accueilli 5 cycles de dialogue entre les parties en conflit en Libye, qui ont abouti en janvier 2021 à la conclusion d’un accord sur le mécanisme de prise de position souveraine, mais l’absence d’accord sur les lois électorales est restée une pierre d’achoppement aux efforts de la résolution de la crise.