Le besoin de compréhension du rôle de l’impôt est aujourd’hui plus qu’urgent. Et pour aider les citoyens à avoir une meilleure compréhension des politiques fiscales, des scandales d’évasion fiscale, de la finance locale et de la redistribution des richesses fiscales, Oxfam avait mis en place l’Observatoire de la justice fiscale, en 2021.
“Aujourd’hui, c’est une priorité pour nos pays. Des priorités qui ne semblent pas intéresser les citoyens, parce que, également, il y a cette question de mauvaise gouvernance, si l’on peut l’appeler ainsi. On ne sait pas où vont les impôts que nous payons”, explique Mme Diop Zeynabou Koulibaly, Directrice des programmes d’Oxfam au Sénégal. Malheureusement, l’observatoire n’avait pas eu l’effet escompté.
Ainsi, pour redynamiser l’Observatoire sur la justice fiscale pour une meilleure promotion de l’équité fiscale au Sénégal, des organisations de la société civile, des démembrements de l’administration fiscale, de l’État, du secteur privé, entre autres, sont en conclave à Saly. “Cet observatoire ne fonctionne pas. Donc, avec l’appui de l’International Budget Partenership (IBP), on a jugé nécessaire d’organiser cet atelier pour regrouper l’ensemble des acteurs pour discuter sur les possibilités de redynamiser cet observatoire”, indique Mme Diop.
En effet, beaucoup d’inégalités sont notées dans la mobilisation des ressources, a soutenu Djibril Badiane, Directeur des Programmes à l’International Budget Partenership (IBP). “Dans la population active, il y a presque 10 % qui paient pour presque 90 % de la population active. Ce qui est un déséquilibre. Il faudrait que nous aussi, en tant qu’organisation internationale, qu’on puisse aider l’État à mieux comprendre les réformes fiscales, à mieux les mettre en œuvre, mais aussi et surtout de corriger ces inégalités et faire en sorte que ce que l’on prélève puisse se faire de façon équitable. Mais aussi que la redistribution des ressources se fasse de façon équitable et permettre également aux communautés les plus vulnérables de bénéficier de ce financement interne”, a fait savoir M. Badiane.
En effet, un bon usage des impôts permettrait, selon lui, de pouvoir se soigner, de circuler sur de bonnes routes. À travers la mobilisation des ressources, l’État peut financer différents secteurs de développement.
“Toutefois, il est important que l’État puisse communiquer sur la finalité de ces fonds que nous payons, mais également qu’on ait une fiscalité juste. Ça veut dire que les grandes entreprises, les industries qui sont là puissent payer normalement les impôts et qu’ils puissent aller dans le financement des secteurs prioritaires, notamment la santé, l’éducation, le développement d’une manière globale”, affirme Mme Diop.