Les réparateurs et vendeurs de pneus, communément appelés vulcanisateurs, sont de plus en plus présents à proximité des grands axes routiers. Ils travaillent afin de permettre aux véhicules de se faire dépanner en cas de crevaison. Au-delà de la réparation, certains d’entre eux vendent également des pneus d’occasion ou rechapés.
La pratique consistant à rechaper des pneus usagés pour les remettre en circulation s’est largement répandue. D’après le journal « Le Soleil » qui donne l’information , c’est une pratique jugée inconfortable et dangereuse, dénoncée tant par les vulcanisateurs que par les automobilistes.
Selon Ndiawar Guèye , vulcanisateur pendant près de 30 ans , la sécurité des automobilistes doit être la priorité absolue . Il soutient que les conducteurs doivent être conscients que les voitures sont des machines potentiellement dangereuses puisqu’elles transportent des personnes. Il incite aussi ses collègues vulcanisateurs à constamment faire preuve d’abnégation pour accomplir leur travail avec excellence, tout en adoptant une communication franche et honnête avec les automobilistes. « Si on me présente un pneu usé qui ne doit plus être réutilisé , je refuse catégoriquement de le réparer. Je demande à son propriétaire d’en trouver un autre » ajoute-t-il.
Cependant , ceci peut s’avérer être une tâche difficile pour les chauffeurs . Selon Madické Fall , un chauffeur de taxi urbain , « Nous n’avons pas les moyens d’acheter des pneus neufs » . Il explique ceci par le fait qu’il doit « impérativement verser une somme de 10.000 fcfa à son employeur tous les jours »
Bien qu’il soit convaincu que les pneus d’occasion portent une part de responsabilité dans les nombreux accidents de la route enregistrés ces derniers mois au Sénégal , le Président des transporteurs de Saint-Louis affirme que ce ne sont pas les seuls facteurs en cause.
Tout en admettant qu’il faut revoir l’état des pneus utilisés par la plupart des conducteurs, M. Der cite entre autres éléments responsables des accidents mortels de la circulation:« l’indiscipline des chauffeurs, l’état des routes et des véhicules ».
Il estime également que « beaucoup de mesures ont été prises dans l’urgence sans prendre en compte les conséquences en termes de pertes d’emplois. »
Pour rappel , parmi les 23 mesures prises lors du Conseil interministériel sur la sécurité routière , le 9 janvier dernier à Diamniadio , figure l’interdiction d’importer des pneus usagés ou pneus d’occasion.