Mame Mbaye Niang-Ousmane Sonko : Ce que redoute Maître Bamba Cissé

Le procureur de Dakar a interjeté appel, après le procès du 30 mars ayant opposé le ministre Mame Mbaye Niang et le leader de Pastef Ousmane Sonko. Un appel que redoute Maître Bamba Cissé, avocat du maire Ziguinchor. 
 
Ce dernier craint, en effet, le syndrome Khalifa Sall. L’ancien maire de Dakar “a été condamné, le 30 août 2018, à cinq ans de prison. En juillet 2018, sa peine a été confirmée en appel et en décembre, la cassation est intervenue pour confirmer l’arrêt. En janvier, sa candidature a été déclarée irrecevable”, a rappelé la robe noire. 
 
Maître Cissé précise : “Nous avons très vite compris que la position de principe du parquet, qui relève appel d’une décision qui oppose deux privés, c’était simplement pour essayer d’écarter quelqu’un de la course (à la Présidentielle) parce que l’appel de la partie civile, Mame Mbaye Niang, ne peut porter que sur ses intérêts civils. Seul l’appel du parquet peut remettre en cause les dispositions pénales du jugement. Cela résulte des dispositions de l’article 503 du Code de procédure pénale.” 
 
L’appel interjeté par le procureur paraît donc dangereux pour le principal opposant de Macky Sall, selon Maître Bamba Cissé. “Seul cet appel peut permettre de corser la peine. On passera donc de deux à trois mois et si on est à trois mois, Ousmane Sonko ne sera pas candidat. S’il est condamné à une amende supérieure ou égale à 200 mille francs, il ne sera plus candidat, si la cassation confirme la position de principe du parquet”. 
 
“Donc on est dans une pente dangereuse” et “il y a fort à craindre que dans les meilleurs délais, l’appel soit enrôlé, que la peine soit aggravée et que la cassation confirme cela pour qu’en définitive, le président Ousmane Sonko ne soit pas candidat à la compétition majeure de 2024”.
 
L’avocat du leader du Pastef regrette l’utilisation de la justice dans des règlements de comptes politiques. “Il ne faudrait pas qu’on utilise la justice pour rendre inéligible un adversaire politique. Il faudrait également que l’on respecte le calendrier judiciaire. Nous nous sommes amusés à revisiter l’agenda des audiences de la Cour d’appel et nous nous sommes rendu compte, ce matin, que les affaires évoquées à l’audience dataient d’un ou deux ans. Rares sont les affaires qui sont évoquées cette année. Si elles sont enrôlées, c’est qu’elles étaient évoquées en janvier et donc elles ont été enrôlées quatre ou cinq mois plus tard. Or, si on respecte cela, ne serait-ce que par principe de l’enrôlement normal des dossiers, personne ne peut avoir le temps d’invalider une candidature. Donc, gérons les dossiers normalement”.
 
Maître Bamba Cissé souhaite donc que “justice soit rendue dans les règles de l’art”. 

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