[Gastronomie] Korité : Les femmes se déchargent sur les traiteurs

Le mois béni du ramadan tire à sa fin. Beaucoup de personnes ont la tête à la fête. On se prépare à célébrer la korité dans une certaine ferveur. La préparation des mets du jour-j est prenante et embarrassante pour les femmes ” des temps modernes”. Peu d’entre elles sont prêtes à passer des heures dans la cuisine pour préparer des repas de fête. C’est fini, cette période. Place à la traite des traiteurs, le jour de Korité. 
 
 Désormais pour la fête de korité, plus besoin de salir ses mains, ni sa maison, pour la quête du bon goût, de la saveur exotique. Jadis la tâche exaltante est excutée par les restaurants-traiteurs. Cette la délégation de service est à l’érère du temps y compris au sein des ménages. 
 
“Tabayta resto” est une entreprise opérant dans la restauration depuis 2019. Adepte du métier doublé d’une maîtrise dans le domaine, ces professionnels du métier.  Basé au rond-point Grand Mbao, ” Tabaya resto” se frotte les mains en cette période de fête.
 
 « Nous avons déjà des commandes de  plus d’une dizaine d’agneaux méchouis, une trentaine de poulets sans parler des entrées, les marinades qui sont une bonne quinzaine.  Puisque les gens ont pris l’habitude de dresser leur table avec des buffets,ils commandent des plateaux salés. Par ailleurs, les particuliers, les couples mariés font plus appel au service de traiteur”, informe Ndèye Fatou ,Mme seck .
 
 Le métier de traiteur est entré dans  les habitudes et risque de prendre de la prépondérance. Cette prédiction est sortie de la bouche de la fondatrice de ” Tabaya resto”. Le gain de temps, et la soustraction à la corvée de la cuisine poussent les femmes, des ménages à s’attacher les services des restaurateurs durant les fêtes. 
 
   Gain d’argent  et de temps et zéro production de déchets 
 
Selon la fondatrice de “Tabayta resto” les gens l’apprécient par rapport à la présentation, le gain de temps sans oublier que vous n’aurez pas à salir votre maison , les dépenses également  sont comprises entre 500f CFA pour un pot de salade de fruits et 100.000f CFA pour un méchoui entier avec les accompagnements.
 
 “Je suis mariée à un mouride et qui dit mouride dit gâterie à tout moment alors je fais souvent appel au service d’un traiteur. Je trouve que c’est plus pratique vu que durant les fêtes, on n’a pas de bonne. Et souvent, je reçois des invités pour la Korité” ,a fait savoir . Rella,Mme Ndiaye . Pour elle,le service traiteur est le meilleur moyen de gagner en temps et en argent.
 
« Si vous commandez chez-eux, tu es sûr que tu auras à temps voulu ton repas et tu n’ auras même pas à aller faire le marché, ni salir ta maison. En plus le méchoui est moins cher avec eux» atteste-t-elle.
 
 L’opération de charme de Fatou Samba 
 
 
En plus de cet argument, d’autres cherchent à séduire la belle-famille. C’est le cas de la dame Fatou Samba. La nouvelle mariée n’a pas d’autre choix que de réussir un coup de maître pour son coup d’essai. Elle ne va pas prendre le risque de vouloir tout faire, ce jour. « Je sais faire la cuisine mais je suis un peu trop lente donc j’ai forcément besoin d’une roue de secours. D’autant plus que je me suis mariée en ce mois de ramadan et c’est le jour de la korité que je vais commencer à cuisiner chez ma belle famille et je suis convaincue que beaucoup de convives seront de la partie donc je ne dois pas décevoir”, dit-elle.
 
La dame âgée de 27 ans ne peut pas tout faire. Le traiteur pourrait être d’une grande utilité dans son opération de charme. 
 
“j’ai passé commande chez un traiteur de la place pour des amuses geule, jus entre autres. De ce fait ma lenteur ne se fera pas remarquer. Sans oublier le dressage de table aussi qui est primordial pour mon premier repas en tant que nouvelle mariée » a affirmé la femme de 27ans.
 
 Maïmouna Bop, une adepte des marinades, fait aussi appel aux traiteurs pour les préparatifs histoire de” nous simplifier les tâches”.
 
La jeune femme a commandé des salés pour que les siens grignotent un peu. Elle a également pris du « Nokoss »,un mélange de condiments destiné à l’assaisonnement afin de pouvoir plus se concentrer sur le repas en question. ”Nous sommes deux filles dans une maison de 11 personnes et on a l’habitude de manger tôt pour que les petits puissent aller demander des étrennes avant qu’il ne fasse nuit. Ainsi, ça me permet de passer directement à l’essentiel sans sentir de l’ail ni risquer que les produits s’introduisent dans mes yeux », confie-t-elle.
 
 
«Les goûts et les couleurs ne se discutent pas »
 
 Comme le disait le vieil adage «les goûts et les couleurs ne se discutent pas ». Pour Amsatou Sangote , cette nouvelle tendance ne présage rien de bon et  se démarque du  trajet emprunté par les  jeunes femmes.  « Les choses ont beaucoup changé depuis un certain temps. Les femmes ne savent plus faire la cuisine. Et, c’est déplorable” ,regrette la mère de famille . 
 
Le boom de la restauration à Dakar est la face visible de cette tendance des femmes ”modernes”  à se soustraire des tâches ménagères telles que préparer des repas. C’est une confirmation que dans les ménages, les bonnes ont pris le relais à tous les niveaux.  ” Les gens ont la paresse même quand. La cuisine bat de l’aile” ,se désole-t- elle. Amsatou Sognam raconte que pendant la fête de korité, nos aînées avaient l’habitude de tout  préparer  la veille à savoir nettoyer les poulets,  éplucher les oignons, pommes de terre, faire les marinades et tout est fin prêt avant l’aube. Ce qui fait que le jour de la fête, tu passes à la cuisson sans problème, mais tel n’est plus le cas maintenant.” Les gens commandent et se font livrer sans contrainte », analyse-t-elle. Un autre jour se lève sous nos cieux pour le grand plaisir des femmes ”modernes”.   

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