Un différend au sujet du nouveau site d’implantation de la gendarmerie à Ngor est à l’origine des violents affrontements qui ont secoué pendant une semaine le village lébou. Le calme est revenu depuis trois jours, grâce à la médiation de bonnes volontés telles que le Premier ministre, Amadou Ba, et Youssou Ndour, mais le problème de fond est en l’état.
Selon Modou Ndiaye, le président du mouvement «Ngor Debout», interrogé par L’Observateur, tout est parti de la décision de la gendarmerie de quitter le site de l’ancien centre culturel de Ngor, mis à sa disposition par la mairie pour renforcer la sécurité du village. C’était il y a quelques mois. Les réseaux sociaux s’enflamme à l’annonce de la nouvelle : certains Ngorois exultent tandis que d’autres souhaitent que les gendarmes restent.
Le 2 mars dernier, selon le récit Modou Ndiaye, le maire de Ngor, le Jaraaf, le chef du village, le président du Conseil des notables, le président de «Ngor Debout», le chargé des questions domaniales, notamment, sont reçus par le Haut commandant de la gendarmerie, le général Moussa Fall. Objectif des visiteurs : le convaincre de maintenir ses troupes à Ngor.
«Il a été sensible à notre plaidoyer et nous a assurés du retour de la gendarmerie à Ngor avec une mise en place dans les meilleurs délais d’un poste, rembobine Modou Ndiaye. Le général Fall a demandé à la délégation de trouver un site adéquat pour y ériger la nouvelle brigade de gendarmerie. Pour donner suite à ses engagements, il a dépêché un haut responsable chargé de procéder à une reconnaissance des sites à proposer.»
Le même jour, dans l’après-midi, ce dernier se déploie à Ngor et choisit le parking situé à l’entrée du village pour l’érection de la nouvelle brigade. Un choix guidé, selon lui, souligne le président de «Ngor Debout», par «des considérations stratégiques et opérationnelles».
Problème : la commune prévoit sur le site en question des projets d’intérêt public, selon le maire. L’officier de gendarmerie reste inflexible : son choix est fait, rejetant les alternatives proposées. Quatre jours plus tard, le gouverneur convoque les parties pour une conciliation. Les positions restent figées. Le gouverneur propose une commission dirigée par le sous-préfet des Almadies pour arrondir les angles.
Peine perdue. Dimanche 16 mars, la gendarmerie entame les travaux d’aménagement sur le site du parking. Pendant ce temps, révèle Modou Ndiaye, les notables de Ngor évoquaient la question à la mosquée. Les jeunes de la localité investissent le terrain en litige. Une médiation est entreprise. Le chef des gendarmes trouvés sur les lieux exigent le départ des jeunes avant toute discussion. Le maire rejette cette condition. C’est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres.