[Focus] Pillages, dégâts matériels, vandalismes : le Sénégal réussira-t-il à remonter la pente ?

Le Sénégal a connu des jours sombres. Il est entré à nouveau dans la zone de turbulence depuis l’annonce du verdict condamnant, Ousmane Sonko pour corruption de la jeunesse, dans le procès qui l’oppose à l’ex-masseuse Adji Sarr. Les manifestations ont plongé le Sénégal dans le chaos. Jusqu’ici, la psychose et une peur bleue règnent. Personne ne sait que quoi demain sera fait. Les pertes en vie humaines sont au nombre de 16. Un bilan qui pourrait bien évoluer. Par contre, personne ne peut quantifier les pertes économiques. Jusqu’ici, les activités économiques n’ont pas encore repris comme il se doit. N’essayons pas d’estimer les pertes pour les magasins, les boutiques et des échoppes pillés. Même un apothicaire se perdrait dans les évaluations. En colère, les jeunes ont brûlé des pneus, vandalisé des biens publics et privés.
 
 
Ucad, temple du savoir transformé en champ de ruine
 
A chaque manifestation, l’Université Cheikh Anta Diop paie les frais. Le temple du savoir est transformé en champ de bataille et les dégâts sont énormes. Les manifestants ont incendié le chapiteau de la Faculté droit, deux salles du Cesti, la direction du Coud, le cyber Sinkou sans oublier les services des archives de la faculté des lettres et de la faculté de médecine. Près de 50 véhicules (bus, minibus, et particulier) appartenant à l’institut et aux personnels ont été calcinés.
 
 
DDD, Auchan, et stations services, la cible des parents pauvres
 
Certaines entreprises sont toujours prises pour cible en cas d’émeutes par les contestataires.
 
La compagnie de transport Dakar Dem Dikk a perdu dans cette affaire de viol et menaces de mort qui tient en haleine le pays depuis mars 2021 plus de 100 bus.
 
 
La plupart des magasins Auchan sont pillés, vidés et brûlés conduisant ainsi beaucoup d’employés en chômage technique. Des stations comme Total, Shell ont été vandalisées, pillées et brûlées. Les risques d’une éventuelle pénurie de denrées de première nécessité et de carburant planent.
 
 
BRT, TER les malchanceux
 
Considérés comme des propriétés de l’Etat, le Train express régional (TER) et le Bus rapid transit (BRT) ne sont pas épargnés par les actes de vandalisme. Le TER a subi la colère des manifestants. En effet, la gare de Rufisque a été incendiée, des vitrés cassées et des toilettes détruites.
 
 Pour sa part, le Bus Rapid Transit 100% électrique ne risque pas de rouler sitôt dans les rues de Dakar. Les jeunes, furieux contre la condamnation de leur leader, ont encore saccagé la gare du BRT, en cours de construction. Ces actes risquent d’impacter sur le délai de livraison et surtout sur le budget de financement.
 
Banques et maisons d’autorités, les nouvelles cibles
 
Depuis le 1er juin, les propriétés privées ne sont pas épargnées. Plusieurs banques et maisons des autorités ont été attaquées.
La Banque Nationale pour le Développement Économique (BNDE), la Banque Islamique du Sénégal (BIS), ORABANK de Soprim, la CBAO, BAO entre autres n’ont pas attaquées.
 
Au-delà des banques, les contestataires ont ciblé les maisons des autorités politiques aussi bien de l’opposition que celles de la mouvance présidentielle.  À Sacré Cœur par exemple, des manifestations ont mis le feu à la demeure de l’ancien ministre des sports Matar Ba. Les voitures stationnées devant la maison ont été réduites en cendres. Serigne Mbaye Thiam, Aly Ngouille Ndiaye, Abdou Latif Coulibaly, Aïda Mbodj, Waly Bodian pour ne citer que ceux-là ont également subi la colère des manifestants.
 
Malgré la reprise timide  des activités, les citoyens vivent dans la peur et craignent  de nouveaux affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre. Depuis le début des manifestations, plusieurs agressions ont été signalées. A cette date, le Sénégal a dénombré plus d’une dizaine de décès (16 morts), 500 arrestations et des milliards de francs perdus.

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