La délégation africaine qui s’est rendue à Kiev ce vendredi 16 juin n’a pas obtenu des avancées pour la paix. On est encore loin, très loin du début d’un commencement, d’un cessez-le-feu. Lors de la conférence de presse dans l’enceinte ultra-sécurisée du palais présidentiel, le président sénégalais Macky Sall a résumé simplement l’objectif de cette première visite. «Nous sommes venus surtout écouter et nous avons entendu le Président Zelensky. Et demain, nous irons à Saint-Pétersbourg rencontrer le Président Poutine, l’écouter également et discuter avec lui», a déclaré le président sénégalais. Les présidents africains ont écouté, mais eux n’ont, semble-t-il, pas vraiment été entendus constate Rfi. Si le président ukrainien Volodomyr Zelensky salue leur démarche, il a refusé un cessez-le-feu maintenant ou même des pourparlers. «Aujourd’hui, j’ai clairement dit pendant notre rencontre que permettre toute négociation avec la Russie maintenant, quand l’occupant est sur notre terre, signifie geler la guerre, geler la douleur et la souffrance, a ajouté Volodymyr Zelensky. La Russie en profitera pour devenir plus puissante, s’armer encore plus et d’agresser encore plus l’Ukraine».
Avant de lancer son invasion de l’Ukraine en février 2022, «la Russie a longuement tenté de tromper tout le monde avec (les accords de paix de) Minsk», conclus dans le passé pour tenter de régler le conflit avec les séparatistes soutenus par Moscou dans l’est de l’Ukraine et dont la Russie s’est servie pour préparer une nouvelle offensive contre son voisin, a accusé M. Zelensky cité par l’Afp. «Il est clair que la Russie essaie à nouveau d’utiliser sa vielle tactique de tromperie. Mais la Russie ne réussira plus à tromper le monde», a-t-il ajouté. «Nous n’allons pas lui donner une seconde chance», affirme le président ukrainien.
«Nous reviendrons», assure le président comorien et chef de l’Union africaine, Azali Assoumani, pas découragé par l’état d’esprit de son homologue ukrainien. Ni par les missiles lancés dans la matinée par la Russie sur Kiev, qui ont forcé la délégation africaine à filer vers un bunker. A noter que la visite de la délégation a commencé sur un léger couac. Trois chefs d’Etat annoncés se sont désistés à la dernière minute : l’Egyptien Abdel Fattah al-Sissi, l’Ougandais Yoweri Museveni et Denis Sassou-Nguesso lui-même, ne sont pas du voyage. Chacun a envoyé un émissaire pour le représenter. Cyril Ramaphosa (président de l’Afrique du Sud), Macky Sall (Sénégal), Hakainde Hichilema (Zambie) et Azali Assoumani (Comores et président en exercice de l’Union africaine) ont effectué le déplacement.