Les avocats de Ousmane Sonko jouent le temps. Ils veulent faire éviter une condamnation définitive à leur client avant la période fatidique de dépôt des candidatures pour la prochaine présidentielle, pour lui permettre de pouvoir être candidat en 2024. Et pour ce faire, ils jouent sur les délais dans les différentes procédures.
Selon Les Échos, après avoir fait leur déclaration de pourvoi le 12 juin dernier, c’est-à-dire, presque à la fin du délai de 6 jours qui leur était imparti, les conseils du leader de Pastef ont fait la même chose pour ce qui est de la requête. Ils ont attendu presque la fin du délai imparti par la loi organique de la Cour Suprême pour déposer, hier vendredi, leur requête, évitant ainsi la déchéance. Ils ont gagné plus de deux mois.
Contrairement au Tribunal d’Instance ou la Cour d’appel, la Cour suprême est tenue par des délais. La procédure étant essentiellement constituée d’écritures, il faudra d’abord que la requête soit signifiée aux parties qui doivent répondre, une conclusion du rapporteur désigné par le président de la Chambre criminelle de la haute juridiction, avant que le dossier n’atterrisse au Parquet général qui se chargera de l’enrôlement.
Il s’y ajoute que le 6 juillet dernier, la Chambre pénale statuait sur des affaires de 2021- 2022. Quand on sait que l’affaire de diffamation qui oppose Ousmane Sonko à Mame Mbaye Niang a été vidée en avril 2023, donc ce n’est pas demain la veille de l’enrôlement de l’affaire. Les sages de la Cour suprême, dernier rempart de la justice, ne peuvent pas se soustraire à la procédure qui les régit.
Dans la requête déposée au niveau de la haute juridiction, les conseils de l’opposant farouche au régime ont soulevé 5 moyens de défense. Ousmane Sonko a été condamné à 6 mois avec sursis et 200 millions de francs à payer à Mame Mbaye Niang à titre de dommages et intérêts.