Immigration au Canada : comment un escroc au visa a placé ses enfants au-dessus de ceux de sa victime

Entrepreneur domicilié aux Almadies 2, Madiop F. a été déféré au parquet par la DIC, vendredi 11 août. Il est poursuivi pour escroquerie au visa à la suite de plaintes de Fatou N. et Madior F. Montant total du préjudice : 10 millions 200 mille francs CFA.

L’enquête dont Seneweb a pris connaissance révèle que la première victime avait sollicité le mis en cause pour des visas pour le Canada au bénéfice de ses deux enfants. Sur les 10 millions de francs CFA demandés, la plaignante verse un acompte de 5,2 millions ; le reliquat (4,8 millions) devant être réglé à la remise des documents. Non content d’avoir manqué à son engagement, l’entrepreneur disparaît de la circulation après avoir encaissé les fonds.

Arrêté et entendu à la suite de la plainte de Fatou N., Madiop F. reconnaît les faits, mais plaide la bonne foi. Il jure avoir accompli toutes les formalités nécessaires pour faire obtenir aux enfants de la dame les visas en question. Et confesse avoir tenté de faire passer ces derniers pour des artistes invités à des événements culturels qu’il devait organiser au Canada.

Moratoire rejeté

À l’arrivée, indique-t-il devant les enquêteurs, l’ambassade canadienne a rejeté les demandes après avoir découvert, selon ses dires, que les demandeurs n’étaient pas des artistes. Entretemps, d’après sa version, Madiop F. a utilisé l’argent de la dame pour les frais d’obtention d’autorisations de travail au Canada (3 millions) et les billets d’avion pour ce pays (2 millions) pour… ses enfants à lui.

Lors de la confrontation avec la plaignante, le mis en cause s’est engagé à rembourser la somme due suivant un moratoire. Une proposition rejetée par Fatou N., qui a réclamé le paiement sans délai de son argent.

La deuxième plainte contre Madiop F. porte sur 5 millions. Madior F. avait contacté ce dernier pour un visa Schengen qui devait lui coûter 3,5 millions. Il libère 1 million et s’engage à régler le reste (2,5 millions) après la remise du document.

«Lenteurs administratives»

Dans la foulée de cet accord, Madiop F. emprunte au plaignant la somme de 4 millions, remboursables dans un délai d’un mois. Ce dernier lui remet l’argent. En retour, il reçoit des actes de session de deux terrains, en garantie du prêt, et l’engagement de son débiteur de déduire des 4 millions le reliquat du prix du visa.

Les délais fixés s’écoulent sans que Madiop F. remette le visa ni rembourse les fonds encaissés. Face aux enquêteurs, il reconnaît devoir 4 millions à Madior F et jure que la procédure de délivrance du visa en question était en cours, mais plombée par des «lenteurs administratives».

S’il réussit à rembourser les montants dus aux deux plaignants et à recouvrer la liberté, le mis en cause risque de devoir mettre une croix sur ses activités de promoteur d’événements culturels au Canada ou dans l’espace Schengen. Les accusations contre lui ayant déjà sûrement sali sa réputation.

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