En 1996, l’Etat du Sénégal a créé un cadre global favorable par la signature d’accords de coopération entre le royaume de Belgique et la République du Sénégal, qui prend en compte le Cinéma d’Animation. Ce qui a permis entre autres, l’organisation de stages de formation au Sénégal, l’octroi de bourse de formation plus approfondie en Belgique ainsi que l’envoi de formateurs à Dakar, avec l’appui du Ministère de la Culture du Sénégal, la Délégation de la Communauté française de Belgique à Dakar et le Commissariat Général des Relations Internationales à Bruxelles (Cgri).
L’Atelier Niamantou, sis à la cité Diamalaye 2, a été fondé dans ce contexte, en 1998, à la suite de la participation de Marie Ndiaye à deux stages de formation en 1996 et 1998. L’Atelier Niamantou a été financé en partie grâce aux fonds de l’Union Européenne (7éme Fed), mis sous la tutelle du Ministère de la Culture du Sénégal, géré par le programme des Initiatives Culturelles (Psic). Marie Ndiaye indique que les objectifs sont multiples : développer le cinéma d’animation au Sénégal par la formation, à travers des ateliers d’initiation pour les jeunes et pour les artistes ayant un projet. L’appui à la production pour permettre aux porteurs de projets de films de les finaliser.
En sus d’initier des projections, échanges et espaces de partenariats, l’atelier Niamantou se propose d’utiliser le cinéma d’animation Comme outil d’éducation et de sensibilisation grand public, dans une optique d’expression de l’Identité culturelle sénégalaise, pour faire des films adaptés à nos réalités et besoins.
Emigration clandestine, cousinage à plaisanterie, déperdition scolaire…
A titre d’exemple, « La quête : Voyage au bout du réel » aborde une problématique plus qu’actuelle. Produit en partenariat avec le Fonds de Promotion de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (Fopica), en co-réalisation avec Piniang et Serigne Mbaye Camara, ce film d’animation de 25 minutes met en scène un jeune Sénégalais au chômage, qui rêve de l’eldorado européen et s’engage sur les voies de la migration clandestine. Sa confrontation aux dures réalités d’un monde hostile, en compagnie d’autres Africains, ainsi que la rencontre de l’amour de sa vie feront naître en lui une vision et des perspectives nouvelles.
Dans la série d’animation Jogay, inspirée de Temps Boy du groupe Daara J, le père Mayokor, et sa famille vivent dans la capitale sénégalaise. Avec sa femme Mbissine, il cherche à donner à son fils Jogay, un garçon turbulent mais attachant de 10 ans ainsi qu’à sa fille Penda de bonnes conditions de scolarité et d’épanouissement, chance qu’il n’a pas eu pendant son enfance. Mais Jogay a l’art de se mettre dans le pétrin, ce qui n’est pas du gout de ses parents. D’autres productions comme Bokk Jom, et Kal explorent des thématiques endogènes comme le cousinage à plaisanterie et les réalités de la rue.