Malgré les sanctions de la CEDEAO, le Niger va fournir du gasoil à 4 pays africains

Le Niger, placé sous sanctions régionales depuis le coup d’État de juillet, s’engage à fournir du gasoil à plusieurs pays voisins pour répondre à leurs besoins énergétiques, selon un communiqué publié à l’issue d’une réunion des ministres de l’Énergie tenue samedi à Niamey.

À la suite de cette réunion, les ministres de ces pays ont « adopté et signé un protocole d’accord sur la fourniture » de gasoil par le Niger au Tchad, au Burkina Faso et au Mali, comme l’a précisé Ndolenodji Alixe Naïmbaye, ministre de l’Énergie du Tchad, lors de la lecture du communiqué.

Le communiqué indique également que des « discussions » sont en cours pour la fourniture de gasoil au Togo. Cette rencontre témoigne de la volonté de ces pays de renforcer leur coopération, notamment en matière de besoins énergétiques. Le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad sont tous gouvernés par des régimes militaires. Les trois premiers pays sont regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES) en vue de former une confédération.

Le communiqué de samedi ne donne pas de détails sur ces futures transactions, les premières du genre conclues entre le Niger et ces quatre États. Le Niger raffine environ 20 000 barils par jour depuis 2011, principalement du gasoil et de l’essence, à Zinder, dans le centre-est du pays. Au début de novembre 2023, le Niger a mis en service un oléoduc géant pour la première commercialisation de son pétrole brut, qui sera acheminé depuis Agadem (sud-est) jusqu’au Bénin voisin.

Des investissements de 4 milliards de dollars pour développer les champs pétroliers (gisement d’Agadem) et de 2,3 milliards de dollars pour la construction de l’oléoduc, visent à porter la production pétrolière du Niger à 110 000 barils par jour, dont 90 000 barils doivent être exportés, selon le gouvernement. Dans le domaine de l’électricité, les ministres ont également « adopté la feuille de route » samedi en vue de concrétiser le projet « Désert to Power », porté par la Banque africaine de développement (BAD), qui vise à fournir de l’énergie à 250 millions de personnes dans les pays de la bande sahélienne.

« Désert to Power » est une initiative de la BAD d’une valeur de 20 milliards de dollars visant à faire du Sahel la plus grande zone de production solaire au monde, avec une capacité de 10 000 MW. Les onze pays bénéficiaires de ce projet sont le Burkina Faso, l’Éthiopie, l’Érythrée, Djibouti, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Soudan et le Tchad.

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