La police de Guédiawaye a mis fin aux pratiques d’un faux dentiste, qui pendant plusieurs années, a hérité du cabinet médical de son défunt père dentiste exerçant le métier sans diplôme ni autorisation.
Le faux dentiste et ancien élève en classe de Terminale utilisait le cachet de son défunt papa dentiste dans son cabinet paramédical d’odontologie et prescrivait des ordonnances à sa clientèle. Il a provoqué l’émoi du fait de ses agissements répréhensibles à la Cité Air Afrique de Sofraco à Wakhinane Nimzatt dans la ville de Guédiawaye.
Après le décès de son père dentiste, relate Les Echos, le garçon hérite de son cabinet paramédical d’odontologie et s’improvise dans la même veine dentiste. Il utilise également le cachet de son défunt papa et prescrit des ordonnances médicales à tout va à la clientèle. Un jour, un patient débarque dans ledit cabinet et sollicite les services du « dentiste ». Celui-ci l’allonge sur son divan, l’examine et lui prescrit une prémédication de type inflammatoire. Il lui prescrit aussi une ordonnance et lui demande de repasser dans trois jours dans le but d’extraire la dent.
Un patient prend les médicaments et se retrouve avec le cou gonflé
Seulement, voilà, la thérapie du prétendu agent de santé est contre-indiquée pour la cellulite communément appelée gonflement de la joue dont le patient se plaint. Car, après trois jours de traitement, le malade souffre davantage et commence à développer de graves signes cliniques. Il peine à respirer et se retrouve avec le cou gonflé. Il s’affole et file droit au centre de santé de Wakhinane Nimzatt où ill est vite pris en charge et soumis à un examen par le médecin. Ce dernier constate le piteux état de santé du patient et le réfère en toute urgence au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Fann pour une opération chirurgicale.
Après neuf jours d’hospitalisation à Fann, le patient recouvre un tant soit peu sa santé d’antan. Alertés des agissements du faux dentiste dans la cité, les agents de terrain du commissariat central de Guédiawaye entrent en action et montent un dispositif. Ils localisent d’abord les locaux du cabinet paramédical d’odontologie et installent un dispositif de planque et de surveillance secrète dans la cité. Ils envoient en éclaireur un de leurs collègues. Ce dernier arrive dans le cabinet en question et se fait passer pour un patient souffrant d’une terrible rage de dent.
Le «dentiste» accueille l’agent de police infiltré et commence à le consulter. Un commando de police surgit soudain dans le cabinet paramédical, surprend le gus en pleine manœuvre et l’appréhende. Celui-ci s’affole et interpelle les policiers qui se présentent devant le faux dentiste et le somment de se tenir à carreau. Ils lui passent la paire de menottes, le mettent dans le fourgon d’intervention et le conduisent au commissariat de police pour les besoins de l’enquête préliminaire.
Une perquisition des lieux a permis aux policiers de découvrir un impressionnant arsenal de matériels de travail de dentiste. Il s’agit de manche de bistouri, d’une paire de ciseaux, d’écarteurs, de seringues, de curettes et de cachet établi au nom de son défunt papa dentiste. S’y ajoutent des certificats médicaux vierges, du matériel pour extraction de dent, tels daviers, pince gouge, élévateurs, plateaux d’examen et miroirs. Sans oublier des produits destinés aux prothèses dentaires, notamment la résine auto-polymérisable, la poire spatule à alginate.
Le faux dentiste fait beaucoup de victimes
Face aux enquêteurs, un médecin chef de district dénonce les agissements du faux dentiste et déclare avoir reçu très souvent la visite de patients souffrant de graves complications après s’être fait consulter par le prétendu agent de santé en bucco-dentaire. «On reçoit très souvent dans notre service des patients, qui traînent de graves complications après avoir fait une consultation dans le paramédical d’odontologie en question. Ils sont nombreux à traîner de graves signes cliniques à cause des agissements du gus», déclare le médecin-chef de district.
Cuisiné, le faux dentiste reconnaît les faits et affirme pratiquer le métier sans diplôme encore moins une quelconque autorisation. «J’ai hérité du cabinet de mon défunt papa dentiste. Mais, je n’ai ni la qualification requise ou le diplôme ni l’autorisation administrative pour exercer le métier de dentiste», soutient le mis en cause. Il a été présenté devant le parquet du tribunal de grande instance de Guédiawaye. Il est poursuivi pour exercice illégal de la profession de dentiste et mise en danger de la vie d’autrui.