«Projet» ! Il faudra retenir ce terme. Car, les 5 prochaines années, il va remplacer le Pse, du moins, dans les bouches des autorités. En effet, le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye va changer le référentiel des politiques publiques.
Le Plan Sénégal émergent (Pse) va-t-il continuer à être le référentiel des politiques publiques après le changement de régime ? A la lecture du premier communiqué du gouvernement de Sonko, la question ne se pose plus. Bassirou Diomaye Diakhar Faye a «demandé au gouvernement d’accélérer la réalisation intensive et cohérente du «Projet» en travaillant avec précision, diligence, méthode et efficacité à la satisfaction des populations et au mieux des intérêts du Sénégal». Ainsi, a-t-il insisté sur la nécessité de «définir et de mettre en œuvre une politique inspirée par le «Projet de transformation systémique du Sénégal»». L’expression est lâchée. Pour les 5 prochaines années, le Pse va être remplacé par le Projet de transformation systémique du Sénégal, au moins dans la bouche des nouvelles autorités publiques. Ledit projet va être axé sur la jeunesse, l’éducation, la formation, l’entrepreneuriat et l’emploi des jeunes et des femmes ; la lutte contre la cherté du coût de la vie et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages ; la modernisation de la Justice, la protection des droits humains, la bonne gouvernance, la transparence, la reddition des comptes et l’amélioration de notre système démocratique et électoral ; la souveraineté économique et la prospérité du Sénégal, l’exploitation optimale des ressources naturelles et le développement endogène durable des territoires ; la consolidation de l’unité nationale et des solidarités dans un renforcement de la sécurité, de la paix et de la stabilité du pays.
Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a aussi ordonné à son Premier ministre de finaliser, avant la fin du mois d’avril 2024, le Plan d’actions du gouvernement, avec un agenda précis de réalisation des objectifs fixés. Dans la même logique, une «revue générale des programmes et projets, du capital humain (audits des recrutements et des ressources humaines) et des ressources budgétaires dans chaque ministère» est prévue. Ousmane Sonko va devoir «faire la situation générale des finances publiques (conformément à la Code de transparence dans la gestion des finances publiques), de la coopération internationale (l’état de toutes les conventions de financement signées) et des Partenariats Public-Privé».
Le président de la République lui a ordonné «d’engager, sans délai, avec le secteur privé (national notamment), la mise en œuvre d’une politique hardie de relance de l’économie nationale ; de changer le référentiel de politique économique et sociale avec la consécration du «Projet» ; de préparer le programme législatif et réglementaire du gouvernement à partir des textes et de l’agenda d’adoption proposé par chaque ministère». Un Séminaire gouvernemental de cadrage global de l’action de l’Etat est prévu ainsi que le développement d’une Stratégie de communication gouvernementale innovante, basée sur l’anticipation, la précision des messages, mais surtout sur l’appropriation des politiques publiques par les populations, qui doivent rester au cœur des interventions du gouvernement.
Que va devenir le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle (Dpbep) 2023-2025 ?
Faut-il le préciser, le Sénégal adopte, tous les 3 ans, un Document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle. Le dernier Dpbep couvre la période 2023-2025. Et celui-ci est adossé au Pse. En choisissant de changer le référentiel des politiques publiques, le régime de Diomaye devra revoir le Dpbep, qui est fixé par une loi votée à l’Assemblée nationale. N’ayant pas la majorité à l’Hémicycle, Bassirou Diomaye Diakhar Faye devra trouver les voies et moyens pour y parvenir. Dissoudre l’Assemblée au mois de septembre et convoquer des élections législatives dans la foulée et espérer avoir la majorité ou continuer le Dpbep en appelant le référentiel des politiques publiques par un autre nom, c’est le défi que Bassirou Diomaye Diakhar Faye devra relever pour avoir les coudées franches.
AVEC LEQUOTIDIEN