Pour exiger la solde de sa femme, il saccage le matériel de la Dibiterie OUBA

Serveuse à la dibiterie Ouba, la dame Ngoné a préféré requérir l’aide de son époux, Serigne Sène, pour réclamer sa solde à son employeur.
Le mari, en compagnie de son ami Cheikh Faye, a débarqué dans cette dibiterie dans la nuit du 16 avril, 2024 vers les coups de 21h, où ils ont trouvé la gérante Ndèye Awa Sène. Au cours de leur discussion, le ton est vite monté entre Serigne Sène, son ami et la gérante. Les deux hommes sont allés jusqu’à menacer la dame. Pis encore, ils ont saccagé les vitres de la dibiterie, entre autres biens.
Seulement, rapporte Les Echos, Cheikh Faye a eu la malchance d’être interpellé au moment des faits, contrairement au mari de Ngoné qui a pris la fuite. Celui-ci a fini par être arrêté suite à la plainte de la gérante de la dibiterie. Ils sont poursuivis pour destruction de biens appartenant à autrui, menaces de mort et injures publiques. Lors de sa déposition face aux enquêteurs du commissariat de Dieuppeul, la plaignante explique qu’elle avait recruté la nommée Ngoné il y a de cela quelques mois, moyennant la somme de 70.000 F Cfa le mois. La serveuse, dit-elle, percevait toujours son salaire à temps, sauf ce dernier mois où ils ont eu des soucis avec la banque du fait de la fête de Korité.
« Tout récemment, elle est restée des jours sans travailler prétextant qu’elle était malade. Ce qui n’était pas vrai, car un de nos employés l’avait trouvée quelque part en train de vaquer à ses occupations. Conformément aux règles strictes de notre structure, elle a été mise à l’arrêt et un délai pour son remboursement de son salaire a été fixé », a renseigné la gérante.
« La nuit des faits, deux personnes ont fait irruption dans la dibiterie. Ils m’ont trouvée sur les lieux avec d’autres employés. Le mari de Ngoné, en parlant avec moi, a élevé le ton sur le fait que son épouse tarde à être payée. C’est ainsi que je lui ai demandé de faire doucement, car nous étions sur le point de régler tous les salaires des employés. C’est en parlant avec lui qu’il s’est emporté et les deux autres sont venus l’appuyer. Il s’en est suivi une bagarre, car ils se sont mis à nous injurier et menacer. Ils ont cassé les vitres et autres avant la riposte de nos employés”, a-t-elle narré.
Les prévenus ont devant les enquêteurs nié ces faits. Cheikh Faye a affirmé que c’est son ami Serigne Sène qui lui avait demandé de l’accompagner pour récupérer le salaire de sa femme. « Sur place, il s’est disputé avec la gérante. Par la suite, certains des employés ont commencé à se mêler de la dispute.
Pour éviter tout problème avec elle, j’ai saisi Serigne Sène par ses habits pour lui demander de sortir des lieux. C’est ainsi que la gérante s’est retournée contre moi en me giflant. Au même moment, un autre jeune homme m’a surpris par derrière avec une barre de fer. Je suis tombé inconscient. À mon réveil, j’ai vu mes bras et mes jambes attachés avec une corde et une mare de sang autour de moi. C’est quand ils ont vu les policiers venir qu’ils ont enlevé la corde. N’eut été l’intervention de la police, ils allaient me tuer sur le coup, a révélé le mis en cause.
Le mari de la serveuse Serigne Sène, pour sa part, soutient : « lorsque nous sommes allés là-bas, la gérante nous a au début bien accueillis. Mais quand j’ai commencé à lui parler de ma femme, elle a haussé le ton. Ce qui a attiré l’attention des employés. Ces derniers, sans chercher à savoir ce qui s’est passé entre nous, se sont rangés derrière elle et l’un d’entre eux a giflé Cheikh Faye. Lorsque je suis sorti des lieux, ils ont torturé mon ami avant de le livrer à la police. Nous n’avons agressé personne encore moins détruit leurs biens. Si tel est le cas, elle n’a qu’à le prouver ». Ces deux prévenus, après leur inculpation ont été déférés devant le parquet qui décidera de leur sort.

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