Population du Sénégal en 2023 : plus de 18 millions dont 35,8% de jeunes

Les jeunes se taillent la part du lion sur les résultats du Recensement général de la population de l’habitat (Rgph-5,2023) publiés hier, mardi 9 juillet 2024 par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie. L’activité économique, elle, révèle une prédominance du secteur informel, avec une majorité de travailleurs indépendants et une faible proportion de la formation professionnelle. En termes de densité, les régions de Dakar (100%), Diourbel (66,9%), Thiès (57,5%) et Ziguinchor (54,9) affichent les forts taux d’urbanisation au plan national.

Financé à 99% par l’État du Sénégal, et entièrement digital, le 5ème Recensement général de la population et de l’habitat 2023 (Rgph-5), partagé hier, mardi 9 juillet à Dakar dénombre celle-ci (la population) à plus de 18 millions. Après la publication des résultats préliminaires dudit recensement en fin 2023, l’Agence nationale de statistique et de la démographie (Ansd) a rendu public son rapport provisoire, hier, mardi 9 juillet, à Dakar. Et il en ressort dudit rapport que la population sénégalaise s’établit à « 18 126 390 habitants en 2023 ».

Ledit rapport renseigne que la population du Sénégal est en hausse constante au regard des effectifs qui continuent d’augmenter d’un recensement à un autre. En effet, l’analyse des tendances en référence aux données des précédents recensements, montre que de «4 997 885 habitants en 1976, la population du Sénégal est passée à 6 881 919 habitants en 1988, puis à 9 858 482 en 2002 ».

 En 2013, précise le rapport « la population était évaluée à 13 508 715 habitants, avant de s’établir à 18 126 390 habitants en 2023 ».

Autrement dit, de 1976 à 2023, soit près de 50 années, la population du Sénégal a presque quadruplé en passant de 4 997 885 à 18 126 390 d’habitants, soit un taux d’accroissement annuel de 2,7%.

L’Ansd d’en déduire que la hausse des effectifs de cette population sur la période 2013-2023, correspond à un taux d’accroissement démographique intercensitaire de 2,9%. Le rythme d’accroissement démographique s’est maintenu sur cette période comparée à celle de 2002-2013. Toutefois, une légère baisse du taux est observée entre les périodes 1976-1988 et 1988-2002, avec une valeur du taux d’accroissement démographique intercensitaire qui passe de 2,7% à 2,5%.

Par ailleurs, ce léger repli est suivi d’une hausse sensible entre les périodes 1988-2002 et 2002-2013, avec un taux allant respectivement de 2,5% à 2,9%.

Prédominance des hommes

Les résultats indiquent également que le taux d’accroissement intercensitaire de la population masculine est de « 3,1% contre 2,8% pour les femmes, soit un écart de 0,3 point entre les sexes en faveur des hommes pour l’année 2023 ».

En clair, le rapport de masculinité est de 102,6 hommes pour 100 femmes en 2023. Cette situation traduit une prédominance des hommes par rapport aux femmes. La valeur de cet indicateur qui se situe à ce niveau pour la première fois, dénote d’un changement dans la structure par sexe de la population.

En effet, depuis 1988 des changements sont observés au niveau de la structure par sexe de la population. Après la baisse notée entre 1976 (98 hommes pour 100 femmes) et 1988 (94,6 hommes pour 100 femmes), le rapport de masculinité s’est inscrit dans une dynamique à la hausse en passant de 94,6% (1988) à 102,6% (en 2023).

Les jeunes en nette supériorité

Les résultats du Rgph-5 mettent en évidence la jeunesse de la population du Sénégal au regard de la structure par âge. En effet, l’essentiel des plus grands effectifs de population se trouvent en deçà de 40 ans. Les enfants de moins de 15 ans représentent 39,1% et les jeunes de 15-34 ans, 35,8%, parmi la population totale. L’analyse du rapport de masculinité montre la supériorité numérique des hommes par rapport aux femmes chez les moins de 20 ans (rapport de masculinité supérieur à 100). Par contre, la situation s’inverse pour les tranches d’âge 20-39 ans, 50-64 ans et 70 ans et plus, où il y a plus de femmes que d’hommes.

La fécondité en constante progression

La pyramide des âges résume la structure par âge et par sexe de la population. Son allure imprimée par l’importance des phénomènes démographiques montre une population avec une fécondité toujours élevée, malgré une baisse sensible observée ces dernières années. Il s’y ajoute une diminution significative du niveau de mortalité. Son côté masculin affaissé indique une émigration qui concerne plus les hommes d’âge actif que les femmes.

Pour s’en convaincre, le nombre d’enfants de moins de 5 ans dénombrés en 2023 s’élève à 2 243 737, soit 12,4% de l’ensemble de la population du pays. L’analyse en fonction du sexe montre que chez les moins de 5 ans, il y a légèrement plus de garçons (1 162 066) que de filles (1 081 671), soit respectivement 12,7% contre 12,1%.

 Le monde rural plus fécond…

Par ailleurs, l’effectif des enfants âgés de moins de 5 ans est plus important dans le milieu rural (1 149 029), avec 14,0% contre 11,0% pour le milieu urbain (1 094 708). A l’échelle régionale, les régions de Dakar (408 148), Thiès (291 421) et Diourbel (268 063) se distinguent par les effectifs d’enfants de moins de 5 ans les plus élevés.

Toutefois, les plus fortes proportions d’enfants de moins de 5 ans sont observées dans les régions de Kédougou (14,6%), Tambacounda (14,3%) et Kolda (14,3%), tandis que les plus faibles sont enregistrées dans les régions de Dakar (10,2%), Ziguinchor (11,4%), Thiès (11,8%) et Saint-Louis (11,9%). Il ressort de l’analyse de la tranche d’âge 5-14 ans une situation similaire. En effet, pour ce groupe d’âge les effectifs sont plus élevés chez les garçons (2 563 249), dans le milieu rural (2 502 841) et au niveau des régions de Dakar (788 295), Thiès (633 954) et Diourbel (606 113). Néanmoins, les proportions les plus élevées sont notées dans les régions de Sédhiou (32,1%), Kaffrine (31,4%), Kolda (30,7%), Tambacounda (30,3%) et Matam (30,1%). En revanche, les proportions les moins élevées sont observées dans les régions de Dakar (19,7%), Ziguinchor (25,5%), Thiès (25,7%) et Saint-Louis (27,1%).

 Répartition spatiale de la population

La population résidente au Sénégal est répartie de façon inégale sur l’ensemble du territoire national avec d’importantes disparités régionales. En effet, les régions les plus peuplées sont Dakar (22,1%) Thiès (13,6%) et Diourbel (11,5%). Par contre, les régions les moins habitées sont Kédougou (1,4%), Sédhiou (3,3%) et Ziguinchor (3,3%).

Globalement quelle que soit la région, les hommes sont plus nombreux que les femmes sauf pour la région de Diourbel où il y a plus de femmes que d’hommes. En témoigne le rapport de masculinité qui s’établit à 98,0 hommes pour 100 femmes.

Densité de la population

En 2023, la densité de la population s’élève à 92 habitants au kilomètre carré. En effet, les populations sont concentrées dans les régions de l’Ouest et du Centre du pays. A l’opposé, les régions situées au Nord et à l’Est du territoire sont faiblement peuplées.

Ainsi, la région de Dakar se distingue des autres avec une densité de 7 478 habitants au km² ; une population évaluée à 4 004 426 habitants, soit près du quart de la population totale (22,1%) sur une superficie représentant 0,3% seulement de celle du pays. En revanche, la région de Tambacounda, la plus vaste du pays (21,7% de la superficie du pays), ne compte que 5,4% de la population, soit une densité de 23 habitants au km².

Par ailleurs, les régions de Diourbel (428 habitants /km2), Thiès (374 habitants /km2), Kaolack (252 habitants /km2) et Fatick (129 habitants /km2) ont chacune une densité de plus de 100 habitants au km2.

Répartition par région de la population urbaine

Au Sénégal, la population urbaine est majoritairement masculine (50,5% contre 49,5%). A l’instar du niveau national, cette situation est observée dans toutes les régions, à l’exception des régions de Fatick (49,5%), Kaffrine (49,3%) et Diourbel (49,0%) où les rapports de masculinité sont inférieurs à 100. La région de Louga est caractérisée par une répartition presque égale entre population urbaine masculine et féminine. En plus, les régions de Matam (53,9%) et Kédougou (53,8%) sont celles ayant les zones urbaines où les proportions d’hommes sont les plus élevées.

Taux d’urbanisation par région

En 2023, plus de la moitié de la population sénégalaise réside en milieu urbain (54,7%). Cette situation du niveau national est observée dans les régions de Dakar (100%), Diourbel (66,9%), Thiès (57,5%) et Ziguinchor (54,9), qui affichent les taux d’urbanisation situés au-dessus de la moyenne nationale. A l’opposé, la région de Kaffrine enregistre le taux d’urbanisation le plus faible (15,3%).

Evolution du taux d’urbanisation de 1976 à 2023

Au Sénégal, le taux d’urbanisation ne cesse de croître au fil des années. En effet, il est passé de 34,0% en 1976 à 39,0% en 1988, puis 40,7% en 2002 et 45,2% en 2013. Aujourd’hui, le taux s’élève à 54,7% et quelle que soit la région, la même tendance s’observe au cours des années. En ce qui concerne la région de Dakar, elle a toujours été fortement urbanisée (96,3% en 1976, 96,5% en 1988, 97,2% en 2002, 96,4% en 2013) et devient aujourd’hui la seule région totalement urbanisée (100,0%). La région de Diourbel, suit celle de Dakar et devient la deuxième région la plus urbanisée (66,9%). Elle passe de 21,0% en 1976 à 21,5% en 1988, puis de 15,9% en 2002 à 16,1% en 2013.

Principales nationalités

Parmi les 18 126 390 individus résidents au Sénégal, 207 791 sont de nationalité étrangère (soit 1,1 %). La population étrangère est composée de 115 734 hommes (soit 57,7%) contre 92 057 femmes (soit 44,3%). Plusieurs nationalités constituées pour l’essentiel de ressortissants d’Afrique et d’autres continents sont présentes au Sénégal. Il s’agit des Guinéens (40,3%), les Maliens (14,9%), les Bissau-guinéens (4,4%), les Gambiens (3,0%), les Burkinabé (2,7%) et les Mauritaniens (2,1%), entre autres. Par ailleurs, il faut noter la présence d’européens (4,0%, soit un effectif de 8 377 individus), de ressortissants américains représentant 1,0%, soit un effectif de 2 036 individus et les asiatiques 2,3%, pour un effectif de 4 850 individus.

Des étrangers non identifiés

Il convient de souligner aussi la présence de personnes n’ayant pas déclaré leur nationalité et vivant au Sénégal, qui s’évaluent à 5,1%.

Possession d’un acte de naissance

Dans l’ensemble, 81,2% de la population disposent d’un bulletin de naissance ou d’un jugement supplétif. Par contre, 5,3 ne possèdent pas d’acte de naissance et 13,6% ne savent pas s’ils en possèdent ou pas. La possession d’un bulletin de naissance est plus fréquente chez les moins d’un an (76,8%). Les proportions les plus faibles sont observées chez les 80- 84 ans (49,6%), les 90-94 ans (48,0%) et 95 ans et plus (44,3%).

Niveau d’alphabétisation de la population âgée de 10 ans ou plus

Au niveau national, le taux d’alphabétisation des résidents âgés d’au moins dix ans est de 62,9%. Autrement dit, 37,1% des résidents âgés de 10 ans et plus ne savent ni lire ou écrire dans une langue quelconque.

Population inactive par région et par sexe

La répartition régionale des personnes inactives montre que les régions de Dakar (25,6%), Thiès (14,0%) et Diourbel (10,9%), en rapport avec leur poids démographique, enregistrent les effectifs les plus importants, soit 50,5% du total d’inactifs. En revanche, les régions de Sédhiou (2,9%) et Kédougou (1,3%), moins peuplées, affichent les plus faibles proportions d’inactifs. Cette répartition des inactifs par région est presque similaire, quel que soit le sexe.

47,8% des sénégalais inactifs

Le taux d’inactivité est de 47,8%, avec une proportion plus élevée chez les femmes (57,5%) que chez les hommes (37,6%). Cette situation susmentionnée est observée en milieu urbain et rural.

Les régions de Matam (57,3%), Ziguinchor (53,6%), Saint-Louis (52,8%) et Fatick (52,2%) ont les taux d’inactivité les plus élevés, avec plus de la moitié des personnes en âge de travailler qui sont inactives. Les niveaux d’inactivité les plus faibles sont enregistrés dans les régions de Dakar (44,4%), Kédougou (44,3%), Tambacounda (43,1%) et Kaffrine (41,3%), avec des taux inférieurs à la moyenne nationale (47,8%).

 

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