Alors que la plupart n’a pas tous les papiers requis (Permis de conduire, carte grise et assurance), mais les conducteurs de Jakarta se comptent par centaine à Dakar. Avec la volonté du gouvernement de pousser les jeunes à retourner à la terre, les vacances citoyennes patriotiques obligent, les conducteurs de deux-roues sont systématiquement contrôlés et souvent traqués pour défaut d’obtempérer.
Alors qu’ils s’activent dans «le transport irrégulier», les Jakartaman de Dakar en éprouvent les véritables contraintes de ces contrôles. Si c’est une lapalissade que de dire que tous ceux qui ne sont pas en règle pour prendre le volant passeront à la contravention, il faut dire qu’ils s’organisent pour dénoncer ce qu’ils appellent «tracasseries routières.»
Hier, peu après 11 heures, des dizaines de conducteurs de Jakarta rencontrés à la Croisement Cambérène en train de s’organiser, n’ont pas manqué de manifester leur colère face à cette décision de les contrôler systématiquement. Nous avons tendu notre micro à l’un d’entre eux. Alioune Badara Lèye, 26 ans, est ressortissant de la région de Louga : «C’est difficile ce que les autorités sont en train de nous imposer sur la circulation. Alors que nous avons grandement contribué dans le projet sans rien attendre en retour. Mais nous sentons une volonté inavouée de nous chasser de la capitale. Alors que tout ce que nous demandons, c’est de nous faciliter le travail dès lors que nous avons choisi le secteur du transport pour être à l’abri du besoin.»
Quand il quittait son Kaolack natal, Oumar Barry, 27 ans, ne savait pas qu’il allait se heurter aux contrôles routiers systématiques, compromettant ses journées de durs labeurs. Il ne mâche pas ses mots : «Je suis déçu par ce nouveau régime. Qu’est je n’ai pas donné pour le projet ? Il m’arrivait de ranger mon engin pour manifester. Ce sont mes amis et moi qu’on empêche de travailler dignement aujourd’hui. On était là sous le régime de Macky Sall, mais les contrôles n’étaient pas systématiques comme maintenant. Même si on n’est pas en règle, il revient aux autorités de nous faciliter l’obtention des tous les papiers, y compris le permis de conduire et la carte grise, à des tarifs forfaitaires. Car, même si on veut être en règle, pour avoir tous les papiers requis, il faut débourser d’importantes sommes d’argent allant de 100 000 à 200 000 F Cfa, alors qu’on ne gagne pas assez pour le payer correctement.»
Dans la foule, les jeunes en appellent à «la bonne volonté» du Président de la République et à celle de son Premier ministre, Ousmane Sonko, aux fins d’obtenir l’assouplissement de la mesure, ainsi que les procédures d’obtention des papiers requis. «Président Diomaye, Président Ousmane Sonko, nous implorons votre soutien. Car c’est difficile ce que nous sommes en train de vivre dans la circulation. Alors que nous sommes tous des citoyens Sénégalais», disent-ils.
Avec A. Dia