La mafia à milliards sur le carburant : 35 arrestations, un DG convoqué à la SR

La Section de recherches a démantelé une mafia de vol de carburant démantelée estimé à plusieurs dizaines de milliards.35 personnes ont été arrêtées au dépôt de Senstock à Mbao et le Dg convoqué à la gendarmerie.

Les gendarmes de la Section de recherches ont mis à nu un vaste réseau de trafic de carburant au dépôt de Senstock à Mbao où des fourgonnettes remplies d’éléments du GIGN ont fait irruption dans la matinée, d’hier lundi 30 septembre 2024, pour arrêter lesdits trafiquants surnommés «Lakhalmen» et leurs complices.

Trente-cinq personnes, dont des chauffeurs, des gardiens et des agents de Senstock, sont actuellement en garde à vue à la Section de recherches de Colobane. Le chef du réseau qui roule avec une 4X4 Bmw, en fuite avant l’arrivée des gendarmes, a été arrêté, rapporte L’OBS. Les pétroliers plaignants estiment le préjudice à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA.

Aucune des sociétés spécialisées dans la vente de carburant n’est épargnée par les voleurs «Lakhalmen» de carburants. L’enquête de la gendarmerie révèle que les malfaiteurs n’épargnaient aucune compagnie, à savoir Elton, Titan Oil, Star Energy, Jah Oil, Mk Excellence, Edk, Eydon, Ciel Oil, Clean Oil…

«Ce réseau ne date pas d’aujourd’hui. Et le manque à gagner est énorme. Des stations service peuvent perdre entre 50 et 100 millions de FCFA par mois, à cause de cette mafia », confient des employés de Eydon.

« Des stations sont fermées à cause de ce vaste trafic. C’est le cas de la société Sdpp fermée pour des raisons fiscales, mais en réalité, à cause de ce trafic.» «C’est Senstock le responsable principal, parce que ses agents et des gardiens de Axess et Veritas ont été arrêtés par la gendarmerie », précise un agent de Jah Oil.

Le DG de Senstock convoqué

Dans les éléments d’enquêtes détenus par les gendarmes, des employés de Senstock, des gardiens de Axess et de Véritas ont été pris en flagrant délit de vol, avec la complicité des camionneurs des stations Edk, entre autres. Et Senstock, qui doit assurer la sécurité du dépôt, risque d’être poursuivie par les pétroliers pour défaut de surveillance.

En fait, relate L’OBS, le modus operandi était simple : avant chargement, les agents de Veritas demandent aux chauffeurs, s’ils pouvaient serrer les plombs de la vanne. Si les chauffeurs acceptent qu’ils le desserrent moyennant des billets de banque, ils passent au chargement à la direction bras de Senstock avant de revenir au Poste de contrôle de Veritas pour le scellage des ouvertures situées au-dessus de la citerne.

Aussitôt après, ils font cap au Parking après avoir remis de l’argent aux agents de Senstock et aux gardiens. Après avoir corrompu toute la chaine, les «lakhalmen» peuvent ouvrir les vannes des camions pour remplir des bidons de 20 litres revendus dans le marché noir.

Ainsi, les camions se dirigent vers les stations-services avec un manque énorme de carburant. Une fois sur les lieux de déchargement, ils ont une technique appelée «Clapet» qui fait que les gérants de stations ne peuvent déceler les manquements.

 

Comment la mafia pompait le carburant…

Des conducteurs qui avaient l’habitude de se ravitailler auprès des voleurs de carburant à Mbao, Yarakh, Rufisque…ont été pris dans les filets des gendarmes de la Section de recherches. Des chauffeurs particuliers, ainsi que des camionneurs maliens sont placés en garde à vue à la Section de recherches. De nombreuses personnes impliquées dans ce trafic sont dans le collimateur des pandores.

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