En silence depuis qu’il a quitté le pouvoir , Macky Sall, l’ancien président du Sénégal, a enfin répondu aux accusations de mauvaise gestion économique portées par le Premier ministre Ousmane Sonko.
C’est dans une interview avec Bloomberg TV, que l’ ancien président Macky Sall a fermement rejeté les conclusions de l’audit mené par le nouveau gouvernement. Selon Sonko, l’administration Sall aurait sous-estimé le niveau de la dette publique, provoquant une dégradation de la note de crédit du Sénégal. Macky Sall a qualifié ces affirmations de “totalement fausses”, réaffirmant que son gouvernement avait laissé une économie robuste.
Un démantèlement méthodique des accusations du PM Ousmane Sonko
Pour rappel, le Premier ministre Ousmane Sonko avait révélé un ratio dette/PIB atteignant 76,3 %, bien au-dessus des 65,9 % initialement annoncés sous Macky Sall. Cette annonce a conduit Moody’s à dégrader la note de crédit du Sénégal à B1, plaçant le pays dans la catégorie des dettes à haut risque. Pourtant, Macky Sall a riposté en précisant que l’endettement sous son mandat était maîtrisé et orienté vers des investissements stratégiques.
« Il est illusoire de penser qu’un pays peut se développer sans recourir à la dette », a-t-il martelé. Selon lui, cette dette n’était en aucun cas synonyme de mauvaise gestion, mais servait à des projets d’infrastructures vitaux, tels que les autoroutes et la ville satellite de Diamniadio, visant à décongestionner Dakar.
“Le Sénégal était sur une bonne trajectoire”
Pour Macky Sall, son départ a laissé un Sénégal en pleine croissance économique, avec des perspectives florissantes grâce à l’exploitation imminente des ressources pétrolières et gazières. « J’ai quitté un pays où les indicateurs étaient au vert », a-t-il déclaré, dénonçant l’interprétation alarmiste du Premier ministre Sonko.
D’après l’ancien président de la République, le développement de ces nouveaux secteurs, soutenu par des partenaires comme BP Plc et Kosmos Energy Ltd, promettait une croissance économique de 6 % en 2023. Selon lui, cet avenir énergétique rendait toute critique infondée. Il a également rejeté les insinuations selon lesquelles l’endettement de son administration avait étouffé l’économie : « Nous avons emprunté pour construire le futur, et non pour nous enliser dans la dette. »
Dans cette guerre des chiffres et des interprétations, Macky Sall se pose comme le défenseur de son bilan économique, résolument opposé à ce qu’il considère comme une manipulation politique orchestrée par Sonko. « Ce débat ne devrait même pas avoir lieu », regrette t -il, .