Président du Mouvement Politique et Citoyen Wax Jëf, tête de la liste Garap Ads en vue des législatives anticipées du 17 novembre, Amadou Touba Niane milite en faveur d’une 15ème législature de haute facture, responsable et engagée. Plaçant le bien-être des Sénégalais au-delà des clivages partisans, le commissaire aux enquêtes économiques et actuel chef du service régional du Commerce de Dakar invite le landerneau politique à savoir se retrouver autour de l’essentiel. Entretien.
Vous êtes président du Mpc Wax Jëf, tête de liste pour les élections législatives. Qu’est-ce qui motive votre engagement politique ?
Ce n’est pas fortuit si notre parti est dénommé Mouvement Politique et Citoyen Wax Jëf. Pourquoi Wax Jëf ? Parce que nous avons noté que dans le landerneau politique, les promesses sont vite oubliées, qu’elles n’ont pas d’importance. Un politicien de notoriété publique disait que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Wax Jëf s’inscrit en faux de cela. Wax Jëf est en train d’infléchir ce paradigme. Il faudrait qu’on en arrive à réaliser les promesses qui sont faites. Donc ma candidature en tant que président du Mpc Wax Jëf c’est celle d’un Sénégalais qui s’engage au service exclusif de son pays. Je me suis départi de l’ancienne façon de faire de la politique, qui consistait à sillonner le Sénégal et à faire des promesses avec une mémoire d’oiseau. Les promesses qu’on a tendance à oublier et qui n’engageront que ceux qui y croient. L’Assemblée nationale aura besoin de profils nantis d’expérience. Je pense que mes compétences ont leur place dans cette Assemblée. Si vous voyez, ceux qui nous dirigent sont des énarques. Je suis aussi énarque, commissaire aux enquêtes économiques. Je suis sorti de l’Ecole nationale d’administration. Promotion 2007 – 2009, celle qui suit la promotion de Bassirou DIomaye Faye 2005 – 2007.
Vous retrouvez-vous plus dans l’opposition ou la mouvance présidentielle ?
J’ai l’habitude de dire que le Mpc Wax Jëf ne se retrouve pas dans cette catégorisation, dans ces tiroirs ou clivages idéologiques ou situationnels. Wax Jëf n’est intéressé que par le bien-être des Sénégalais. De quelque bord que l’on puisse se situer, toutes les initiatives peuvent être soutenues par Wax Jëf si celles-ci vont dans le sens d’aider les populations. Naturellement quand le pouvoir en place nous propose le Jub Jubal Jubanti, Wax Jëf qui veut que la parole donnée soit sincère ne peut qu’être en phase aujourd’hui avec ces vertus. Mais Wax Jëf ne se prive pas de prendre langue avec tous les acteurs dans le landerneau politique pour améliorer le vécu des Sénégalais. C’est donc un parti qui s’inscrit en faux par rapport aux clivages, aux divisions claniques. On a vu dans un passé lointain ou récent des attelages aux antipodes des lignes idéologiques incarnées par les concernés. Quand on voit l’Apr siéger dans un gouvernement avec le Ps ou certains autres partis, cela ne fait pas sens d’un point de vue idéologique. Mais cela peut faire sens du point de la gestion du bien-être des Sénégalais. Pour les échéances futures, je crois que l’Etat a tout intérêt à travailler à ce que toutes les forces vives se retrouvent autour de l’essentiel. Moi je me démarque de cette catégorisation qui voudrait que certains s’opposent de manière systématique et que d’autres soutiennent toutes les actions du régime même si ces actions sont mauvaises. C’est une invite que nous lançons au pouvoir et à l’opposition pour la prise en charge exclusive des préoccupations des Sénégalais.
La 14ème législature a été fortement décriée. Quelles devront être les priorités de la 15ème selon vous ?
Ce doit être une législature engagée, responsable, de haute facture, de haut niveau. Une véritable législature de rupture. Rupture dans le sens de ne plus se crêper le chignon. Une législature où les débats seront sains, où les gens développeront une capacité d’écoute positive de l’autre avec des députés assez altruistes, assez généreux pour aller au-delà des petits intérêts particuliers et partisans. Des députés qui ne seront pas dans des considérations clivantes mais qui seront debout pour aller à l’essentiel, aller en profondeur dans ce qui est proposé. C’est aussi l’occasion d’inviter les acteurs à dire la vérité au peuple. Un débat contradictoire mais dans le plus grand respect de l’institution parlementaire, dans le plus grand respect de ceux qui nous ont mandatés.
Quel regard portez-vous sur la Vision Sénégal 2050 ?
En réalité des plans il y en a toujours eu mais le pays est ce que nous, ses enfants, convenons qu’il soit. Soit on décide d’aller à l’essentiel, soit on reste sur des détails. Quelles que soient les tribulations qui ont marqué la conception de ce projet, que les concepteurs se soient inspirés du Pse ou d’un autre document, le plus important c’est le contenu. Ils se sont au moins acquittés d’une promesse faite aux Sénégalais de leur faire une proposition de projet. Ça au moins on ne va pas en disconvenir. Maintenant Wax Jëf étant un parti qui navigue dans le concret ne peut que souhaiter la matérialisation effective des promesses qui figurent dans cette Vision Sénégal 2050. Que le projet baigne dans la vérité et dans la sincérité. Il faut également fixer des délais de réalisation précis. Que l’on sache de manière très claire à quoi l’on peut s’attendre dans les quatre prochaines années voire au-delà de façon concrète. Un référentiel je le conçois comme un processus qui doit aboutir à des réalisations concrètes que l’on peut évaluer à court, moyen et long terme. Cela dit, les Sénégalais ne doivent pas se tenir dans une posture attentiste. Ils peuvent directement ou indirectement contribuer au développement. Ils ont un rôle primordial à jouer d’ailleurs. Un autre défi que l’Etat doit relever est de mettre le focus sur l’éducation financière des populations. Amplifier le génie financier des populations et procéder à un développement effectif du capital humain.