Huit mois après son départ du pays et l’arrivée au pouvoir du couple Diomaye-Sonko, le président Macky Sall s’est exprimé sur la situation du pays dans une lettre adressée à ses concitoyens. Dans un contexte marqué par la campagne pour les législatives qui bat son plein, il a vertement critiqué ses successeurs.
Huit mois après, hélas, nous constatons tous avec regret que ces acquis sont gravement menacés : l’économie est en berne, comme en témoignent la situation catastrophique de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’artisanat, du petit commerce qui occupe des millions de compatriotes, et celle du BTP avec des milliers d’ouvriers au chômage et autant d’activités connexes qui sont à l’arrêt.
Huit mois après, et deux fois en l’espace de quelques semaines, la note souveraine de notre pays a été dégradée par deux agences d’évaluation, suite à des affirmations intempestives, calomnieuses et sans fondement, dont la dernière, encore plus grotesque, qui porte sur un prétendu compte bancaire aux mille milliards de fcfa a été vite démentie par des professionnels de la banque et n’a pu tromper personne. Au même moment, les scandales présumés de l’ONAS et de l’ASER tardent à être élucidés.
Voilà ce qui n’inspire la confiance d’aucun bailleur, ni investisseur. Voilà ce qui va assombrir davantage les perspectives de l’économie nationale, mettre en péril des entreprises et des emplois, aggraver le chômage des jeunes, et tuer à petit feu le secteur privé, formel et informel.
Aujourd’hui, mes chers compatriotes, le reniement, le populisme, les contre-vérités et la manipulation tiennent lieu de mode de gouvernance, comme hier ils avaient servi de promesses électoralistes.
Aujourd’hui, le temps de la parole stérile a remplacé le temps de l’action utile aux populations, au moment où des urgences sont partout signalées, et des compatriotes victimes des inondations appellent désespérément au secours.
Aujourd’hui, celui qui vous avait dit qu’il n’a pas besoin d’état de grâce pour régler immédiatement tous vos problèmes vous demande de patienter, en vous disant droit dans les yeux que même un mandat ne suffirait pas pour diminuer le coût de la vie et résoudre vos difficultés.
Aujourd’hui, celui qui vous avait promis le paradis sur terre peine à payer les bourses des étudiants et celles de la sécurité familiale.
Aujourd’hui, celui qui vous avait dit qu’il ne faut pas donner au pouvoir exécutif la majorité à l’assemblée nationale vous réclame une majorité écrasante.
Aujourd’hui, celui qui vous avait promis son PROJET comme solution miracle à tous vos maux s’est finalement résigné à une mauvaise copie du Plan Sénégal Emergent ; une copie sans cohérence ni ambition, qui fait reculer notre objectif d’émergence de 2035 à 2050. Bref, les VARS se suivent, innombrables, révélant au grand jour les limites d’une gouvernance incohérente, tatillonne et calamiteuse.
Faut-il encore croire à de nouveaux engagements et de nouvelles promesses sans lendemain ? Assurément non.