Kh. S a avoué avoir tué son enfant de quatre jours par strangulation. Habitante de Pikine-Tally Boumack, elle a expliqué son acte par le fait que son amant maître de karaté a refusé de reconnaître la paternité de l’enfant.
Ce dernier a été entendu par les enquêteurs.Entre Sensei P. S. et son élève Kh. S., il semble que les cours de karaté se déroulaient sans le kimono, cette tenue que les karatékas portent pendant les entraînements et les compétitions. Arrêtée par la police de Pikine après avoir choisi de tuer son bébé de 4 jours, la jeune Kh. S. a avoué devant les enquêteurs que l’auteur de sa grossesse n’est autre que son maître de karaté, P. S.
Elle raconte que les cours de karaté avaient fini par les rapprocher, au point qu’ils soient devenus amants, il y a plusieurs mois. Une relation amoureuse qui a conduit à une grossesse. Lorsqu’elle annonce sa grossesse à son professeur, ce dernier nie en être l’auteur. Les multiples rencontres pour lui faire changer d’avis restent vaines.
Désespérée, Kh. S., qui pensait que son professeur de karaté reviendrait à la raison, décide de garder sa grossesse. Au fil du temps, rien ne change : le karatéka campe sur sa position. Ce refus persiste jusqu’au début du mois d’octobre dernier, lorsque Kh. S. accouche dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2024, d’un bébé de sexe masculin.
Pendant neuf mois, elle avait assumé sa grossesse, qu’elle n’avait pas cachée à sa mère. Après la naissance, elle garde son enfant pendant quatre jours. Mal à l’aise et abandonnée par son professeur de karaté qu’elle accuse d’être le père, elle craint d’être la risée de son quartier et redoute surtout le regard inquisiteur de son entourage. Pendant ces quatre jours, enfermée, elle est assaillie par des idées noires.
Dans la nuit du vendredi 4 octobre, tout bascule. Elle saisit un morceau de tissu, l’enroule autour du cou de son bébé et serre de toutes ses forces. Elle retire ensuite le tissu et alerte sa mère, restée dans une autre chambre. À cette dernière, elle fait croire que le bébé est subitement devenu inerte.
La mère de Kh. S. s’affole, affrète un taxi pour évacuer le nouveau-né à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff. Sur place, le médecin constate le décès, relève des traces de blessures sur le cou et oriente Kh. S. et sa mère vers la morgue de l’hôpital, où le corps sans vie du bébé est déposé.
Comment Kh. S. a-t-elle été démasquée ?
Constatant des blessures au cou du bébé, le médecin de l’hôpital Idrissa Pouye suspecte une mort provoquée et alerte immédiatement le commissariat de police de Pikine. Pendant que le corps du nouveau-né est gardé à la morgue, la police intervient, procède aux constats d’usage et déclenche une procédure d’autopsie.
Réalisée le mardi 16 octobre, l’autopsie confirme les soupçons du médecin : le nouveau-né, âgé de seulement 4 jours, est mort à la suite d’une strangulation mécanique. Ces conclusions précipitent l’arrestation et le placement en garde à vue de Kh. S. au commissariat de Pikine, le mercredi 16 octobre 2024.
Entendue par les enquêteurs, Kh. S. finit par avouer avoir tué son nouveau-né par strangulation. Le professeur de karaté, accusé par Kh. S., est convoqué puis entendu. Il nie avoir entretenu une relation amoureuse avec Kh. S. et rejette également toute implication dans la grossesse. Il est autorisé à retourner à son domicile, tandis que la jeune fille est inculpée pour infanticide.