Détournement de mineur : la victime, accuse le père son amie âgé 59 ans

F. B. Mbodj est soumise à un diagnostic médical suite à une interpellation de sa maman qui a remarqué un changement physique chez elle. Lors de la consultation, les blouses blanches ont fait état d’une rupture ancienne de l’hymen. La gamine ne s’est pas fait prier pour s’en ouvrir à son gynécologue ainsi qu’à sa maman. Ainsi, elle confie avoir été victime de viol et son bourreau est le nommé Lamine Diallo. Le père de son amie. Il ressort de la procédure que F.B. Mbodj mineure au moment des faits était âgée de 13 ans. Cette dernière habite dans le même quartier que Lamine Diallo, Asecna. Le jour des faits, elle s’est rendue chez lui pour acheter des oranges. La maman de sa copine n’étant pas là, Lamine se serait porté volontaire pour les lui vendre. Mais pas que. Au moment où elle rebroussait chemin, le monsieur l’aurait rattrapée par la main avant de commencer à la caresser. Il l’entraîna ainsi dans la chambre avant d’abuser d’elle.

Depuis ce jour, cette mésaventure est devenue leur routine. Sus, à chaque fois que la gamine apportait de la nourriture à ses volailles, Diallo profitait de l’absence des membres de sa famille pour procéder à des actes à connotation sexuelle. Au regard des faits, la famille de la victime présumée a saisi la justice. La nouvelle s’étant répandue comme une traînée de poudre, Diallo désigne des mandataires pour jouer aux bons offices et étouffer l’affaire. Ces derniers fut chasser de la maison.

Victime F.B.M. : « Après la série de viols je ne pouvais plus me passer de lui. À chaque fois que je finis mes tâches ménagères je….»

L’affaire a été évoquée ce mardi 3 décembre devant la chambre criminelle de Dakar. Âgé de 59 ans, Lamine Diallo a fait face aux magistrats. Il lui est reproché les chefs de pédophilie, de viol et de détournement de mineure. L’accusé qui botte en touche ces chefs d’accusation jure n’avoir jamais entretenu de relations intimes avec la petite fille. Mais la victime a fait une narration limpide des faits.

 

« J’étais chez lui vers 15 heures pour acheter une orange. Au moment de repartir, il m’a rattrapée et a  commencé de me caresser. Il m’a introduite dans la chambre et a abusé de moi. Je portais une robe et je n’avais pas mis de sous-vêtement. Il m’a violé à plusieurs reprises et m’a donné quelques pièces de temps en temps. Après la série viols je ne pouvais plus me passer de lui. À chaque fois que je finissais mes tâches ménagères je ne pensais qu’à aller le voir. J’étais hypnotisée, j’y allais sans faire exprès. J’utilisais la nourriture des volailles comme excuse pour me rendre chez lui. Dès fois, on le faisait mais parfois il y avait du monde, je donnais de la nourriture et rentrais chez moi », raconte la gamine qui ajoute avoir subi cette horreur de 2020 jusqu’au début de 2021 où le poteau rose a été découvert.

Témoins : « Il ne m’a jamais demandé d’aller jouer aux bons offices»

Civilement responsable, Nicole Gomis confirme : «après la consultation, elle m’a affirmé que c’était Lamine Diallo qui la violait. Le père de son camarade. On est allé chez lui et a posé le problème devant sa femme. Il a tout nié. Quelques jours après, des individus sont venus chez nous, pour que l’on étouffe l’affaire. On les a chassés de la maison», explique-t-elle.

Ces déclarations sont bottées en touche par l’accusé qui soutient : «je n’ai jamais abusé d’elle. Tout ce qu’elle dit est faux. À chaque fois qu’elle me ramenait de la nourriture aux volailles, je lui donnais de l’argent et parfois du goûter. Sa tante m’avais dit d’arrêter de lui donner de l’argent. Elle s’est même confiée ce jour-là, en me révélant qu’elle a été violée quand elle avait le même âge que Fatoumata».

Le témoin qui, à l’enquête, avait déclaré que c’est Diallo qui lui a demandé d’aller négocier avec la famille de la victime, a retourné sa veste et dit : «lorsque le problème est survenu il m’a appelé pour dire qu’un riverain l’accuse de viol. On est allé voir la partie civile pour s’enquérir de la situation. Diallo ne m’a jamais demandé d’aller jouer les bons offices».

Le parquet requiert 10 ans de réclusion criminelle 

Le conseil de la partie civile qui réclame 10 millions pour toutes causes et préjudices confondus, est convaincu que Diallo est coupable des faits qui lui sont reprochés. Il indique : « la victime mineure au moment des faits était âgée de 13 ans. Et est protégée par la loi et ne peut consentir pour les actes sexuels. Depuis le début elle soutient être victime de viol et son bourreau est Mamadou Lamine Diallo. Qui quand elle apportait de la nourriture aux volailles, profitait de l’absence des membres de sa famille pour procéder à des actes sexuels. Dans l’enquête préliminaire la victime a décrit exactement la chambre où il a abusé d’elle ».

Le procureur requiert la réclusion criminelle de 10 ans contre Lamine Diallo dont la culpabilité ne souffre d’aucun doute.

« Voilà une nouvelle victime de la loi qui criminalise le viol. Si ce n’était la criminalisation, Lamine Diallo aurait comparu devant un juridiction de flagrant délit et serait libéré purement et simplement. Il n’y a même pas de charge», martèle l’avocat de la défense qui estime que le ministère public n’a articulé aucun élément de preuve pouvant asseoir la culpabilité du sieur Diallo. «Quand bien même, le certificat médical a acté une déchirure ancienne de l’hymen, il n’a jamais été dit que c’était l’œuvre de Lamine Diallo. De son avis, à part les déclarations de la victime il n’y a aucun élément de preuve». « Effectivement le procureur dit qu’en matière de viol il n’y a pas de témoin, mais le tribunal doit se baser sur des preuves, afin d’enter en voie de condamnation», plaide-t-il.

L’affaire est mise en délibéré au 17 décembre prochain.

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