Ce que Barthélémy Dias et le Commissaire de Dakar se sont dit

Pour dénoncer son éviction à la mairie de Dakar, Barthélémy Dias a convoqué la presse pour une rencontre à 16 heures, dans les locaux de la Ville de Dakar.

Mais la séance d’explications n’aura pas fait long feu. À peine entamée, la rencontre, qui se tenait au premier étage de la mairie, a été interrompue par la police.

Malgré la détermination passive de Barthélémy Dias à poursuivre son face-à-face avec la presse, la situation a rapidement pris une autre tournure.

Journalistes, militants, le maître des lieux et son staff sont sommés de quitter les lieux. Une sommation qui ne passe pas. Des partisans de Dias fils tentent de s’y opposer, lançant des propos et slogans hostiles au pouvoir en place.

Afin d’éviter le pire, le Commissaire central de Dakar s’invite dans la salle de conférence, noire de monde, et invite le maire de Dakar à le rejoindre, rapporte L’OBS.

L’objectif est d’entamer, dans l’urgence, une médiation afin de désamorcer la situation.

Barthélémy Dias, qui a clairement exprimé son désir d’éviter tout incident malheureux pouvant nuire aux journalistes et militants présents, accepte la main tendue du Commissaire central.

Entourés des membres de son staff, Barthélémy Dias et le responsable de la sécurité régionale de Dakar entament alors une discussion calme, qui tranche avec l’atmosphère électrique qui régnait encore dans la salle.

Les minutes d’un aparté décisif

Le maire de Dakar a martelé au Commissaire central qu’il est un républicain et que la loi lui permet d’être dans la salle de conférence de la mairie.

Il a ajouté que, malgré la notification du Préfet de Dakar qui le démet de son poste de maire, il reste l’édile de la capitale sénégalaise.

Barthélémy Dias précise également que la loi lui accorde un délai de 10 jours pour interjeter appel de cette décision, un appel étant suspensif.

Il souligne alors qu’il n’est pas disposé à quitter les lieux. Le maire insiste sur le caractère illégal des instructions reçues par les policiers, qui tentaient d’évacuer la salle.

Cette position est partagée par de nombreux partisans et soutiens présents à la séance d’explications.

Visiblement serein, le responsable de la sécurité régionale de Dakar, arborant un léger sourire, lui suggère de saisir la Justice s’il estime l’intervention de la police illégale.

Puis, sur un ton plus ferme, le Commissaire central prévient qu’il ne souhaite pas être contraint d’utiliser la force pour évacuer tout le monde de l’institution municipale.

Déterminé, Barthélémy Dias réplique en rappelant qu’il est dans son bon droit et qu’il compte tenir sa conférence de presse.

Le Commissaire, soucieux de prévenir une issue fâcheuse, insiste sur la configuration de la salle, située au premier étage, et appelle à une compréhension mutuelle pour éviter toute situation regrettable.

Fidèle à sa ligne, Barthélémy Dias défend sa position et invite son interlocuteur à signaler au Préfet que sa décision est illégale et qu’il ne se laissera pas faire.

Cherchant à tempérer la situation pour éviter tout débordement, le Commissaire central prend acte de ses propos, mais annonce qu’il va procéder à l’évacuation de la salle.

Finalement, conciliant, Barthélémy acquiesce, sourit et se dirige vers les escaliers, escorté par ses partisans jusqu’au rez-de-chaussée.

Alors que la foule de journalistes avait été évacuée à l’extérieur du bâtiment, Barthélémy Dias choisit de faire un détour par son bureau, suivi de sa garde rapprochée et de certains de ses collaborateurs.

La police s’oppose à ce que tout ce monde entre dans l’intimité du bureau du maire. Une vive altercation éclate alors entre la garde rapprochée de Barthélémy Dias et les policiers.

Le Commissaire central intervient et menace d’arrêter toute personne entravant le travail des forces de l’ordre.

Barthélémy Dias, calme, demande au chef de la police de lui permettre d’accéder à son bureau avec au moins l’un de ses gardes du corps.

L’interlocuteur accède à sa requête. Le maire de Dakar et quelques-uns de ses proches restent ainsi dans le bureau pendant plus de dix minutes.

Finalement, Barthélémy Dias et sa suite quittent les lieux à bord d’un convoi. Le dispositif de sécurité mis en place demeure jusqu’à 19 heures, avant d’être levé.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here