Rappel historique de la situation géo-sociologique de l’Afrique
De nombreux pays africains sont confrontés à des défis majeurs liés à la pauvreté et à un taux de chômage élevé. L’histoire du continent, marquée par la traite négrière et la colonisation, a transformé l’Afrique en un terrain exploité pour sa main-d’œuvre et ses ressources naturelles. Jusqu’aux années soixante, caractérisées par les déclarations d’indépendances, le continent manquait d’élites intellectuelles capables de le mener vers un développement économique autonome pouvant créer de la valeur et de la croissance.
Les politiques post-indépendances visant à établir une économie inclusive ont pratiquement toutes échoué. Plus tard, dans les années quatre-vingt-dix, les politiques de désengagement des Etats africains, favorisées par les institutions de Bretton Woods, ont gravement affecté les secteurs agricole et industriel, qui sont pourtant cruciaux pour l’économie du continent. Ces ruptures ont désagrégé des chaînes de valeur économiques. Les secteurs économiques que sont l’agriculture, l’industrie, qui pesaient à peu près 80% des économies africaines, ont connu un déclin drastique, avec comme conséquence un grand déséquilibre de la balance commerciale devenue déficitaire, exacerbant le problème du chômage.
Bien que les Nations unies, la Banque européenne, la Banque mondiale et diverses Ong aient tenté d’apporter leur soutien, leurs efforts ont échoué à prendre en compte les réalités sociologiques, économiques et financières propres à ces nations, ainsi que les impacts historiques.
La création de richesse en Afrique
Les politiques économiques et la stabilité politique sont essentielles pour favoriser la croissance. Cependant, le véritable moteur de la croissance réside dans un nombre suffisant d’entrepreneurs motivés et créatifs, capables de surmonter de nombreux obstacles. Leur succès contribue à dynamiser l’économie locale et à augmenter les exportations, renforçant ainsi la richesse nationale.
La clé de la création de richesse est une culture de l’entrepreneuriat combinée à des compétences pratiques solides. Un pays se construit avec des individus qui travaillent avec leur tête, mais aussi avec leurs mains.
Défis du système éducatif et de la culture
entrepreneuriale, une solution pour sortir de la pauvreté et recréér l’équilibre économique
L’éducation actuelle, principalement théorique, dispensée dans les écoles et universités, ne répond pas aux besoins du marché du travail. Des initiatives telles que la création d’écoles de métiers ont vu le jour avec le soutien de pays étrangers comme le Japon. Cependant, ces programmes rencontrent des obstacles sociologiques, notamment une valorisation disproportionnée du travail de bureau par rapport au travail manuel. Il est essentiel de rééquilibrer cette perception pour encourager une main-d’œuvre diversifiée et compétente.
Vers une solution pratique pour l’éducation en Afrique
La refonte du système éducatif est un projet trop ambitieux, qui peut prendre du temps et qui risque de ne pas produire des résultats tangibles. Cependant, il existe une solution plus immédiate et pratique : la création d’incubateurs éducatifs adaptés au contexte africain.
Incubateurs pour les jeunes
Ces incubateurs pourraient accueillir des jeunes dès l’âge de 6 ans. Ils offriraient un programme à la fois technique et pratique, parfaitement adapté à l’apprentissage de métiers spécifiques. Des compétences en menuiserie, mécanique et électricité pourraient être acquises dès l’enfance, jetant les bases de carrières dans des secteurs plus avancés.
Formation complète
Au-delà de l’aspect technique, ces jeunes recevraient également une formation en gestion et en création d’entreprise. Ils seraient encouragés à poursuivre des études supérieures en ingénierie et dans d’autres professions liées, afin de développer des compétences adaptées aux besoins spécifiques de l’Afrique.
Soutien continu
Les incubateurs offriraient un suivi continu tout au long de la carrière des jeunes, leur apportant soutien et financement pour leurs projets entrepreneuriaux. Cela permettrait de s’assurer que ces jeunes ne soient pas seulement bien formés, mais aussi bien accompagnés dans leur parcours professionnel.
Impact sur la création de richesse
A terme, ces entreprises novatrices, créées par des Africains formés sur le sol africain, deviendraient les moteurs de la création de richesse sur le continent.
Elles représentent un pas en avant significatif dans le développement économique de l’Afrique, en s’appuyant sur une main-d’œuvre locale forte et bien formée, parfaitement adaptée aux défis et opportunités du contexte africain.
Voilà une piste que les dirigeants devraient explorer pour pouvoir arrêter la sortie massive des forces vives des nations qui sont des jeunes et qui cherchent l’eldorado dans les pays européens, alors que cet eldorado est sous leurs pieds. Pour qu’ils s’en rendent compte, il faut que les politiques puissent, de manière très efficace, donner la chance aux jeunes qui ont des métiers de pouvoir évoluer dans la vie économique, mais aussi dans le vie sociale.
Appel à l’action
Bien que certaines initiatives aient été observées dans divers pays, il est crucial d’intégrer ces incubateurs, allant de la formation initiale à l’insertion économique et au soutien à la création et la gestion d’entreprises. Cette stratégie globale pourrait significativement transformer le paysage éducatif et économique en Afrique.
Thierno Seydou Nourou SY – Banquier Ceo de Nourou Financial Consulting (Nfc) – Et François AUBIN – Ceo de Cognitive Group Inc. Canada