Le Service régional du commerce de Thiès, décidé à faire appliquer strictement le prix de l’arachide fixé par l’arrêté interministériel, s’est déployé pour opérer les contrôles nécessaires, afin de traquer les opérateurs déloyaux. Le chef dudit Service régional, Khadim Ndiaye, commissaire aux enquêtes économiques principal, remarque que le bon déroulement de la campagne de commercialisation de l’arachide nécessite des actions de surveillance et de contrôle, dans une parfaite synergie entre les services du commerce et les Forces de défense et de sécurité.
Ainsi, les investigations menées au marché hebdomadaire de Pékesse, par les éléments du service départemental du commerce de Tivaouane, ont permis de constater l’achat de l’arachide, des mains des paysans, à des prix variant entre 275 et 300 francs Cfa le kg. Ce qui relève, aux yeux de M. Ndiaye, d’une «violation flagrante de l’arrêté ministériel, fixant le prix du kg à 305 francs Cfa» et qui constitue le prix minimal de collecte et s’applique sur l’ensemble du territoire national. C’est ainsi que, rappelle-t-il, tout prix inférieur est considéré comme illicite.
Au total, cette opération a permis d’interpeller trois grands opérateurs économiques de la zone, et plus de 23 tonnes d’arachide ont été saisies. «A travers cet acte, les mis en cause sont dans une logique d’annihiler tous les efforts consentis par l’Etat du Sénégal pour la réussite de la présente campagne de commercialisation de l’arachide», déplore le Service régional du commerce de Thiès, qui fait savoir que «la loi leur sera appliquée dans toute sa rigueur. La procédure est en cours et les mis en cause sont passibles d’une sanction administrative à travers le règlement administratif du contentieux économique, qui permet d’éteindre l’action publique par le paiement d’un montant transactionnel. En cas de règlement, l’administration du commerce pourrait prononcer une mainlevée en ce qui concerne la saisie».
Khadim Ndiaye évoque également le mode de règlement judiciaire. «En effet, s’il n’y a pas une entente au sujet du règlement administratif, le Tribunal compétent est saisi pour un traitement judiciaire du dossier», dit-il. Et d’informer que le service du commerce a déployé tous ses moyens pour dissuader les opérateurs véreux et pour cela, dit-il, ses services s’appuient sur un dispositif de maillage qui leur permet d’être efficaces.
Au-delà des Forces de défense et de sécurité, les services du commerce travaillent en étroite collaboration avec des informateurs sur le terrain, mais aussi avec les autorités administratives et même les chefs de village concernés qui n’hésiteront pas à remonter les informations.
Les actions coercitives sont donc menées pour faire respecter strictement la mesure importante prise par le gouvernement fixant le prix plancher de l’arachide. S’y ajoutent des opérations de sensibilisation en direction surtout des producteurs afin qu’ils comprennent, rappelle M. Ndiaye, que «le prix est fixé pour leur permettre de bénéficier d’une certaine rentabilité de leurs activités». Il s’agit d’un «prix rémunérateur et il urge que les producteurs sachent qu’effectivement, les efforts accomplis par le gouvernement dans le cadre de cette campagne de commercialisation, leur sont destinés et que tout le dispositif sera mis progressivement pour qu’ils puissent vendre leurs graines d’arachide au prix fixé et suivant les modalités qui puissent garantir la loyauté et la régularité des transactions commerciales», souligne Khadim Ndiaye.
Il rappelle que pour cette régularité des transactions commerciales, le Service du commerce procède également à la vérification des instruments de mesure utilisés qui peuvent fausser les règles du jeu quand ils ne sont pas conformes.