Aujourd’hui, la ville sainte de Ndiassane en particulier, le monde de la presse et la Oummah islamique en général, vont commémorer l’anniversaire du rappel à Dieu de Mouhidine Ahmed Bachir Kounta. Un homme connu pour son humilité, sa grandeur et son franc-parler. Occasion de rendre hommage un « régulateur-journaliste » et modèle d’exemple pour les jeunes journalistes.
Il y a six ans, nous quittait Mouhidine Ahmed Bachir Kounta. Homme des médias, il est né en 1937 à Saint-Louis du Sénégal où il fréquenta l’école française. Cependant, cela n’a pas fait de lui un homme acculturé. Il est resté lui-même et attaché à ses racines jusqu’à son rappel à Dieu. Elégant dans ses prises de parole en public, le défunt était un journaliste trilingue. En plus de la langue de Kocc qu’il assurait avec une certaine éloquence sur les plateaux de télévision, il avait le verbe facile en français et en arabe. Journaliste sportif, homme de culture ou encore journaliste, spécialiste des questions de société, Serigne Bachir Ahmed Kounta était devenu, par moments, l’homme à tout faire de Ndiassane. Six ans après le décès d’Ahmed Bachir Kounta, Ndiassane, la presse et la Oummah islamique sont toujours prostrée dans la douleur.
Un modèle d’exemple pour les jeunes journalistes
Mouhidine Ahmed Bachir Kounta pour le commun des sénégalais et les intimes, est très familier au public de la RTS. Journaliste à la chaine de télévision publique où il est resté jusqu’à son départ à la retraite, Ahmed faisait partie des journalistes, des sages qui sont écoutés au Pays de Léopold Senghor. Ses conseils avisés en des moments de doute et de pessimisme, fredonnaient dans le cœur des millions de sénégalais et faisaient scintillaient en eux les lueurs de lendemains meilleurs.
Sage de par son comportement et ses paroles, élégant dans ses mises et démarches, Bachir Kounta a eu à porter haut et dignement la parole de plusieurs khalifs de la famille Khadre de Ndiassane jusqu’au décès récent de El Hadji Mame Bouh Kounta le 04 novembre 2018. Sans être politiciens au sens péjoratif du mot, il a assumé des responsabilités politiques en tant que sénateur sous le régime du Président Abdoulaye Wade.
« Un des meilleurs journalistes du Sénégal et de l’Afrique »
Le journaliste, Samba Mangane retient de Bachir Kounta un grand homme de médias, l’un des meilleurs reporters du Sénégal. « Il était un homme multi dimensionnel et avait un don. Je me rappelle aussi de ce match Sénégal – Guinée joué le 19 mars 1967 au stade Demba Diop lors des éliminatoires de la coupe d’Afrique de 1968, où il était reporter à côté de Alassane Ndiaye. C’était un très bon reporter avec sa facilité de pouvoir traduire les discours car, à chaque fois qu’il y’avait de grands événements, c’est lui qui traduisait les discours par exemple, les discours du président de la république le 31 décembre et le 3 avril avec un wolof limpide et clair. Il était là aussi pour les reportages en directe pendant les fêtes telles que la tabaski et la korité à la grande mosquée et c’est pour cela que même s’il est allé à la retraite, il est resté avec nous quand on est arrivé à la RTS au début des années 90. Il nous a encadré et travaillait avec tout le monde et c’était une personne qui avait une très belle voix avec une bonne maitrise de son sujet et ses envolés lyriques. Il était également un homme calme qui s’entendait avec tout le monde. Le Sénégal a perdu un grand homme surtout la corporation des journalistes. Ce que je peux dire est que Bachir appartenait à tout le monde car il était un des meilleurs journalistes du Sénégal et de l’Afrique », avait témoigné Samba Mangane.
Selon Papa Abdourahmane Kounta, Bachir a été une source d’inspiration pour tous les journalistes qui l’ont côtoyé notamment ceux de la RTS où il a exercé son métier de journaliste. « Je peux dire qu’il avait une dimension internationale car il était connu de tous. La preuve est que quand il décédé j’ai reçu des appels téléphoniques de l’extérieure pour me présenter leurs condoléances et pourtant, ces personnes n’étaient pas des Sénégalais », disait-il.
Les témoignages se multiplient et restent unanimes : Mouhidine Ahmed Bachir Kounta reste une figure charismatique, emblématique, cohérent journaliste émérite…
S’adressant à Abdoulaye Diaw journaliste sportif à la télévision futur media (TFM), il lui témoigna : « Je dis aussi qu’aux plus jeunes que vous souffrez du syndrome de la progéria qui est caractérisé par un vieillissement prématuré débutant dès la période néonatale et cela ne vous a pas affecté de par ta bonté ». Conseils aux jeunes journalistes : « Je dis souvent aux jeunes journalistes de toujours se prémunir de la générosité et de l’humilité pour que les anciens puissent avoir de la générosité en retour »…