Comme annoncée la semaine dernière, Moustapha Diakhaté a fait face à la presse ce mardi. Une occasion pour lui de revenir sur la procédure qui l’a conduit en prison pendant deux mois. D’ailleurs, pour lui, son séjour en prison était juste une séquestration, et pour cause. « J’ai été accusé à tort », clame-t-il avant de se réjouir : « Heureusement, j’ai purgé ma peine, à la chambre 42, avec dignité. J’ai séjourné avec d’autres sénégalais dignes même s’ils sont détenus dans des conditions difficiles, à cause, surtout du surpeuplement carcéral. J’étais dans la même chambre que Lat Diop et 11 autres personnes ».
Revenant sur la procédure depuis sa convocation à la division spéciale de la cyber-sécurité, l’ancien président du groupe parlementaire « Benno bokk yakaar » a informé que c’est son frère qui a reçu la convocation. « J’ai été convoqué à 10h et à 9h j’étais déjà sur place. Mais, l’audition a démarré après 13h. j’ai reconnu les propos qui m’ont été attribués parce que j’ai bien dit ‘’gni wotél Pastef danio alkou’’, ‘’galou dof dou téér’’. L’enquêteur a voulu me piéger en me demandant si je considère le Président Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre et le gouvernement font partie du lot de personnes. Ce qui est anormal, un policier n’a pas à piéger un citoyen pour le charger, il doit se limiter à poser ses questions. Il voulait me faire tomber pour Offense au chef de l’Etat et heureusement je suis plus futé que lui ».
A la fin de mon audition, poursuit-il, « ils m’ont présenté un document pour signature. Sur le document, il était inscrit ‘’Indice pour insulte à une communauté qui a un caractère national par un système informatique’’. J’ai refusé de signer le document parce que ce n’est pas ce que j’ai dit ». Et selon l’ancien député, c’est sur ces conditions qu’il a été placé en garde à vue avant d’être déféré le lendemain. Devant le procureur, aussi, Moustapha Diakhaté dit avoir refusé de signer le document. « Le procureur m’a rappelé pour lesquels je suis poursuivis avant de me placé sous mandat de dépôt même si j’ai, encore, refusé de signer le Procès-verbal de la police. Pire, il a chargé mon dossier en n’y ajoutant les faits d’atteinte aux bonnes mœurs ».
Concernant les faits qui lui sont reprochés, Moustapha Diakhaté persiste sur sa position : « Pour eux, ‘’alkou’’ est une insulte mais, en tant que saloum saloum, je considère que ce mot n’est pas une insulte et c’est la raison pour laquelle, devant la barre, j’ai, encore, nié avoir insulté qui que ce soit. Je pense qu’ils m’en veulent à cause de mon discours mais, qu’ils se préparent parce que je ne vais pas me taire. Je suis prêt à retourner en prison dès demain s’il le faut. Nous sommes en démocratie et personne n’a encore posé les mêmes actes de défiance de Sonko. Personne ne peut me faire taire et je ne vais pas me taire face aux actes posés par Pastef ».
Visiblement très en verves, Moustapha Diakhaté d’ajouter : « Ils ont, aussi, dit que j’ai fait cette déclaration via un système informatique. Ce qui est totalement faux parce que j’ai parlé à la télé. Si les chaines youtube ont repris ces propos, ce n’est pas de ma responsabilité. Je n’ai, non plus, insulté aucune communauté parce qu’un ensemble d’électeurs de Pastef ne constitue pas une communauté ». De l’avis de l’ancien député, le procureur a visé le système informatique juste pour pouvoir activer la cyber-sécurité alors que cela ne relève pas de son travail.
Dans tous les cas, même si la peine a été déjà purger, Moustapha Diakhaté promet de ne pas se limiter à cela. Il compte laver son honneur par tous les moyens légaux quid à saisir les juridictions internationales. « Je vais interjeter appel et je ne m’arrêterai pas là. Je vais saisir la commission africaine des droits de l’homme, la Cour de la Cedeao s’il le faut mais, je vais laver mon honneur parce que je n’ai jamais insulté personne ».