L’ONU est-elle vouée à disparaître comme la SDN après le vote du Conseil de sécurité sur l’Ukraine où USA et Russie étaient à l’unisson, au détriment des Européens ? L’Ukraine pourrait en être la victime.
La diplomatie américaine sous l’ère Trump est entrée dans la rhétorique de Poutine. À l’Assemblée générale des Nations Unies du 24 février 2025, les États-Unis ont refusé la résolution européenne demandant le retrait des troupes russes. Ensuite, les USA se sont abstenus lors du vote de leur proposition fortement amendée. Les Européens avaient arraché de rappeler le rôle de la Russie dans l’invasion à grande échelle de l’Ukraine dans cette proposition amendée. Le texte final exprimait également la nécessité d’une paix juste, durable et globale conforme à la Charte de l’ONU. Les 93 pays ayant voté pour face aux 73 abstentions et 8 votes contre réaffirmaient ainsi le soutien de l’ONU pour la sauvegarde de la souveraineté, de l’indépendance, de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
Couple Russie-USA
Le pinacle de la « trahison » a été atteint au Conseil de sécurité du 24 février 2025 lorsque les États-Unis ont voté avec la Russie une résolution oubliant de faire mention de l’agression russe et refusant de reconnaître l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ce texte a été voté par 10 voix contre 5 abstentions : France, Grande-Bretagne, Danemark, Grèce et Slovénie. Dès lors, les États-Unis et la Russie ont obtenu l’appui de la Chine ainsi que de l’Algérie, de la Guyane, du Pakistan, du Panama, de la Corée du Sud, de la Sierra Leone et de la Somalie. Ce vote cadre avec le désir états-unien d’obtenir un accord rapide en caressant Poutine dans le sens du poil. Et la poignée de main de Macron à Trump ce même jour ne semble guère adoucir le nouveau locataire de la Maison-Blanche.
Début de la fin ?
Le vote de cette résolution a fait dire à Nicolas de Rivière, ambassadeur de France auprès des Nations Unies « qu’il n’y aura ni paix ni sécurité nulle part si les agressions sont récompensées et si la loi de la jungle l’emporte ». Et c’est justement cette incapacité à empêcher les guerres ou à mettre fin aux conflits territoriaux qui a précipité la fin de la Société des Nations créée en 1920, après la 1re guerre mondiale, et dissoute en 1946. Dès lors, l’ONU va-t-elle suivre cette voix vu les enjeux stratégiques, politiques et financiers qui transforment les rapports entre États ? La diplomatie américaine a en tout cas donné un coup de pied dans la fourmilière au risque de briser le fragile équilibre du monde après la 2e guerre mondiale. Et entraîner l’humanité vers un nouveau cataclysme dans les années à venir ?