Mairie de Ouakam : L’agent A. Diouf vend un véhicule saisi pour payer les frais médicaux de sa mère

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Se présentant comme responsable de la voirie à la mairie de Ouakam, A. Diouf a détourné un véhicule saisi lors d’une opération de désencombrement. Jugé hier devant le tribunal d’instance de Dakar pour vol en service, il risque six mois de prison ferme nous dit le soleil . Les deux présumés receleurs encourent quant à eux trois mois ferme.

Pour faire face aux frais médicaux de sa mère malade, l’agent municipal A. Diouf a pris la décision de vendre un véhicule saisi lors d’une opération de désencombrement. En poste à la mairie de Ouakam depuis 15 mois, il était chargé de ces opérations. Acculé par les coûts des soins, il a ainsi cédé une BMW appartenant à une dame à D. Sène, qui l’a ensuite revendue au mécanicien M. L. Camara.

Lorsque la propriétaire du véhicule a appris que son bien avait été enlevé, A. Diouf lui a fait croire qu’il avait été transféré à Diamniadio. Après enquête, elle s’est rendu compte qu’il n’en était rien et a porté plainte.

Dans un premier temps, l’agent municipal a affirmé aux enquêteurs que le véhicule faisait partie des 43 voitures transportées à Diamniadio. Mais une fois sur place, les enquêteurs n’ont trouvé aucune trace du véhicule. Mis sous pression, il a fini par avouer les faits.

Face au tribunal, A. Diouf a maintenu ses aveux. « J’avais un malade. Je travaille à la mairie de Ouakam depuis deux ans et trois mois », a-t-il déclaré. Le juge ne s’est pas privé de le réprimander : « Vous n’êtes pas digne d’exercer des fonctions administratives. Nous avons tous des problèmes, même nous qui jugeons. »

De son côté, D. Sène, poursuivi pour recel, a affirmé avoir acheté la voiture comme de la ferraille pour 300 000 FCFA. Le mécanicien M. L. Camara a quant à lui déclaré avoir acquis le moteur et d’autres pièces pour 550 000 FCFA.

La propriétaire du véhicule, qui a récupéré une somme de 3 millions de FCFA ainsi que certaines pièces de son véhicule, n’a pas demandé de dommages et intérêts.

La représentante du ministère public a dénoncé l’attitude de A. Diouf, estimant que « cette affaire illustre la déliquescence de nos mœurs professionnelles ». Elle a requis six mois de prison ferme à son encontre.

Concernant D. Sène, elle lui a reproché de ne pas avoir vérifié si le véhicule appartenait réellement à son co-prévenu, même si, a-t-elle concédé, « il s’agissait d’une voiture dont l’avant avait été écrasé suite à un accident ». Elle a ainsi demandé trois mois ferme et une amende de 50 000 FCFA, la même peine étant requise contre M. L. Camara.

Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe, tandis que le conseil de A. Diouf a sollicité la clémence. « Il reconnaît son erreur et a expliqué les raisons qui l’ont poussé à agir ainsi. Ce n’est pas un délinquant, mais un être humain imparfait. Nous vous demandons de lui tendre la main. Il est père de famille et a quatre enfants », a plaidé Me Famara Faty.

Le verdict sera rendu le 6 mars.