Donald Trump a décidé de mettre en pause, lundi, l’aide militaire des États-Unis à l’Ukraine, rapporte un responsable de la Maison Blanche sous couvert d’anonymat. Les tensions entre le président américain et son homologue ukrainien ne faiblissent pas.
Alors que la rumeur traversait Washington, Donald Trump a mis sa menace à exécution. Trois jours après l’altercation à la Maison Blanche avec Volodymyr Zelensky, le président américain a ordonné lundi 3 mars une “pause” dans l’aide militaire des États-Unis à l’Ukraine en guerre contre la Russie.
“Nous faisons une pause et réexaminons notre aide pour nous assurer qu’elle contribue à la recherche d’une solution” au conflit entre l’Ukraine et la Russie, a déclaré un responsable de la Maison Blanche sous couvert d’anonymat, confirmant des informations de médias.
“Le président a clairement indiqué qu’il se concentrait sur la paix. Nous avons besoin que nos partenaires s’engagent eux aussi à atteindre cet objectif”, a-t-il ajouté.
Il s’agit essentiellement de l’aide militaire déjà approuvée sous l’ancienne administration de Joe Biden et très largement soldée mais dont il reste encore des équipements et armes à livrer.
Cette décision a été prise après une réunion à la Maison-Blanche lundi après-midi avec les responsables chargés de la défense, Pete Hegseth, et de la diplomatie, Marco Rubio, ainsi que les principaux conseillers du président Donald Trump. Interrogé à ce sujet plus tôt lundi, le républicain n’avait pas répondu clairement mais indiqué que des discussions se tenaient “en ce moment même”.
Escalade des tensions entre Trump et Zelensky
Donald Trump ne décolère pas contre Volodymyr Zelensky depuis la rencontre vendredi à la Maison Blanche qui a tourné en affrontement verbal, et il a accentué lundi ses menaces contre le dirigeant ukrainien, qu’il suspecte de ne “pas vouloir la paix” avec la Russie.
Il a assuré notamment qu’il ne “tolérerait plus très longtemps” les positions du président ukrainien. Le président américain a aussi jugé dans la journée que son homologue ukrainien devrait être davantage “reconnaissant” pour l’aide des États-Unis.
Mais il a aussi estimé que l’accord sur l’accès aux minerais ukrainiens, que Volodymyr Zelensky était censé signer à Washington vendredi, pouvait encore être conclu.
De son côté, le chef de l’État ukrainien a estimé sur X qu’il était “très important que nous essayions de rendre notre diplomatie vraiment substantielle pour mettre fin à cette guerre le plus vite possible.”
Et, dans une vidéo publiée lundi soir, il a réitéré son appel à fournir à l’Ukraine des garanties de sécurité. “C’est l’absence de garanties de sécurité pour l’Ukraine il y a 11 ans qui a permis à la Russie de commencer l’occupation de la Crimée et la guerre dans le Donbass, puis l’absence de garanties de sécurité a permis à la Russie de lancer une invasion à grande échelle”, a-t-il dit.
Réagissant plus tôt à une déclaration faite dimanche à Londres, dans laquelle Volodymyr Zelensky estimait “qu’un accord mettant fin à la guerre (était) très très lointain”, Donald Trump l’a menacé de “ne plus tolérer très longtemps” cette position.
“C’est la pire chose que Zelensky pouvait dire et l’Amérique ne va plus tolérer ça très longtemps”, a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social. “Ce gars ne veut pas de paix tant qu’il a le soutien de l’Amérique”, a déclaré Donald Trump, qui avait menacé vendredi de “laisser tomber” l’Ukraine s’il ne se faisait pas plus conciliant.
Comme en écho aux propos du président américain, le Kremlin, qui avait ordonné en février 2022 l’invasion de l’Ukraine, a assuré lundi qu’il fallait “forcer Zelensky” car “il ne veut pas la paix”.
Avec AFP