“La plupart des maires politiciens ne gèrent pas correctement les affaires communales” (Virginie Sagna, Présidente de Force des Alliés pour la République

Après un processus de création entamé en 2022, Force des Alliés pour la République (Far) a officiellement obtenu, en novembre dernier, son récépissé d’existence en tant que parti politique à part entière. La présidente, Virginie Sagna, fait un plaidoyer en faveur des femmes et préconise de sortir de la politique politicienne au profit d’une politique de développement plus soucieuse de l’intérêt général que des considérations partisanes.
Établie dans la commune de Tivaouane Peulh dont elle n’exclut pas de briguer la mairie lors des prochaines élections locales, Virginie Sagna mène essentiellement ses activités politiques entre Dakar et la Casamance. « Je milite ici à Dakar, mais ma base la plus forte se trouve en Casamance. C’est mon fief. Je suis née là-Bas, j’ai grandi là-bas. J’ai presque fait tous mon cursus scolaire à Ziguinchor et surtout Bignona.  A Tivaouane Peulh je suis en étroite collaboration avec un acteur qui est dans le développement local comme moi. On est en train de nouer des alliances, on travaille depuis plus de deux ans pour conquérir la mairie de Tivaouane Peulh parce qu’on s’est dit qu’il y a des moments où plus d’acteurs de développement local doivent briguer des mairies car la plupart des politiciens ne gèrent pas correctement les affaires communales. Ils ont montré leurs limites » déclare-t-elle.
La président de Forces des Alliés de la République ajoute que l’initiative de mettre sur pied Force des Alliés pour la République émane de la base. « De 2009 en 2019 j’étais avec Robert Sagna. C’est en 2019 que les femmes ont exigé que nous fondions le parti Force des Alliés pour la République. Dans un premier temps, j’avais hésité quand même parce que ce n’est pas facile d’être cheffe de parti au Sénégal. C’est pour cela que j’avais un peu hésité. Mais à un moment, la base m’a dit : “soit on plonge ensemble, soit on te laisse”. Il est clair que je ne peux pas faire de la politique sans base. Quand la base pose ses exigences, tu es obligé de les suivre » précise Virginie Sagna.
Après avoir battu campagne pour la liste Pastef lors des dernières élections législatives, elle se montre optimiste par rapport à l’avenir du Sénégal sous la conduite du président Bassirou Diomaye Faye et de l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko. Elle en veut pour preuve l’assainissement en cours des finances publiques, la réforme annoncée de l’administration ou encore l’accord de paix récemment signé avec le Mfdc. Par ailleurs, Virginie Sagna plaide pour une participation accrue des femmes en politique. Pourquoi pas jusqu’à la magistrature suprême ? « Il est vrai qu’au Sénégal ça ne sera pas facile de voir une femme être présidente de la République. Avec nos réalités sociétales, nos coutumes… ça ne sera pas facile. Mais quand même nous, les femmes, nous sommes là. Nous sommes là, et nous allons toujours dire aux hommes que nous sommes là. Nous n’allons pas nous laisser faire. Pour que ce Sénégal-là aille de l’avant, il faut que les femmes contribuent. Et les jeunes surtout aussi. Les femmes et les jeunes.  D’ailleurs dans le parti il y a plus de jeunes et de femmes que d’hommes » déclare la présidente de Force des Alliés pour la République.