Au Mali, un Français soupçonné d’espionnage arrêté par la junte qui accuse des « Etats étrangers » de déstabilisation

Un ressortissant français a été arrêté au Mali, soupçonné de travailler « pour le compte des services de renseignement français », a annoncé la junte au pouvoir, laquelle accuse, dans un communiqué lu jeudi 14 août à la télévision, des « Etats étrangers » d’être derrière une tentative de déstabilisation.

Dans son communiqué, la junte – arrivée au pouvoir après deux coups d’Etat en 2020 et 2021 – annonce également « l’arrestation d’un groupuscule d’éléments marginaux des forces armées de sécurité maliennes », qui cherchait selon elle à « déstabiliser les institutions de la République ».

Au moins 55 militaires auraient été arrêtés, selon des sources sécuritaires consultées par l’Agence France-Presse (AFP), alors que la junte a confirmé l’interpellation de deux généraux, Abass Dembélé et Nema Sagara. Le premier est une figure très respectée au sein de l’armée ; cet ancien gouverneur de la région de Mopti, au centre du pays, avait récemment été démis de cette fonction par la junte.

 

« Ces militaires et des civils » auraient obtenu « l’aide d’Etats étrangers », accuse le gouvernement malien. « Les enquêtes judiciaires se poursuivent pour identifier d’éventuels complices », ajoute-t-il.

L’ancien premier ministre placé en garde à vue

Les arrestations ont été menées principalement au sein de la garde nationale, un corps de l’armée malienne, a appris l’AFP de sources sécuritaires. C’est notoirement le corps d’origine du ministre de la défense, le général Sadio Camara, une des principales figures de la junte. Plusieurs observateurs ont relevé que certaines des personnes arrêtées par les autorités sont des proches de M. Camara, mais celui-ci n’a pas été inquiété à ce jour.