Otan, Crimée… avant sa rencontre avec Zelensky, Trump trace quelques «lignes rouges»

Donald Trump n’a pas attendu l’arrivée de Volodymyr Zelensky à Washington pour faire part fermement de ses « lignes rouges ». Dans les discussions et négociations à venir entre les deux hommes pour la paix en Ukraine, qui succèdent à un sommet Trump-Poutine en Alaska, le président américain a fait part publiquement de plusieurs points sur lesquels il ne cèdera rien. D’abord, « pas question » pour l’Ukraine d’espérer récupérer la Crimée. Cette péninsule annexée et occupée par la Russie depuis 2014 devra rester dans le giron du Kremlin. Aussi, il sera hors de question d’envisager une entrée de l’Ukraine dans l’Otan, organisation que la Russie considère comme une menace existentielle. Une condition que le président américain a écrit en lettres capitales sur son réseau Truth Social.

Le point névralgique des négociations concernera les régions de l’est de l’Ukraine, où se déroulent les affrontements au sol. Selon l’AFP, un responsable au courant d’échanges téléphoniques samedi entre le président américain et des dirigeants européens a affirmé que Donald Trump soutenait une proposition de Moscou selon laquelle Kiev céderait les régions de Donetsk et Louhansk (est), et le front serait gelé dans celles de Kherson et Zaporijjia (sud). L’émissaire américain Steve Witkoff a promis de son côté que Moscou avait fait « certaines concessions » territoriales concernant « cinq régions » ukrainiennes, évoquant seulement « une importante discussion sur Donetsk », région qui constitue la priorité militaire du Kremlin.

Le souvenir des mémorandums de Budapest
Reste à savoir en échange de quelles garanties de sécurité l’Ukraine ferait toutes ces concessions. Les dirigeant européens, parmi lesquels Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen, qui doivent rejoindre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à Washington, pourraient jouer un rôle important sur ce point. En rentrant d’Alaska, Donald Trump avait évoqué la piste d’une clause de sécurité collective inspirée de l’article 5 de l’Otan, en dehors toutefois du cadre de l’Alliance atlantique. Selon Emmanuel Macron, les Européens vont demander au président républicain « jusqu’à quel point » il se joindra aux garanties de sécurité.

Un douloureux souvenir plane tout de même. Celui des mémorandums de Budapest, signé par l’Ukraine, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Biélorussie, le Kazakhstan et la Russie en 1994. Soit la promesse de l’abandon par les anciennes républiques soviétiques des armes nucléaires qu’elles possédaient au moment de la chute de l’URSS, contre la garantie de la sécurité de leurs frontières. Des accords dont la Russie ne s’est pas vraiment embarrassée depuis 2014.