Dr Ibrahima Fall : « A Diourbel, plus de 1000 enfants souffrent de malnutrition »

Dans le centre de santé de Diourbel, Dr Ibrahima Fall, spécialiste en santé publique et nutritionniste, est constamment sollicité pour examiner l’état des enfants dans les différentes salles d’hospitalisation. Il se consacre presque en permanence aux enfants malnutris. Interrogé sur le nombre d’enfants souffrant de malnutrition dans le district, il a révélé que plus de 1.000 enfants sont concernés, malgré les efforts importants consentis par le ministère de la Santé et de l’Action sociale, en collaboration avec ses partenaires. Malgré tout, le médecin espère que le fléau disparaîtra grâce aux moyens de lutte mis en œuvre. Il n’a pas manqué de souligner le problème de la pauvreté dans la zone, qui explique pourquoi de nombreux parents rencontrent des difficultés à offrir une alimentation équilibrée à leurs enfants, et parfois même à eux- mêmes.
Il précise que la prise en charge des enfants malnutris est bien organisée dans les centres de santé, selon une catégorisation. Le suivi est rigoureux et assuré par le personnel médical afin de garantir une prise en charge efficace.

Mieux encore, cette prise en charge s’effectue également au niveau communautaire et dans les cases de santé. «Récemment, une dizaine d’agents communautaires travaillant dans les cases de santé du district ont été formés et renforcés en compétences pour prendre en charge la malnutrition aiguë sévère non compliquée. Cela permet de désengorger le centre principal de prise en charge et de rendre le traitement plus accessible», a-t-il précisé.

Cependant, le praticien reconnaît qu’il subsiste de nombreux défis, notamment en matière de dépistage précoce. « En général, les mères ou gardiennes d’enfants ne consultent pas dès l’apparition des premiers symptômes. La plupart du temps, elles viennent seulement lorsqu’apparaissent des complications. Le message que nous voulons leur adresser, c’est de nous consulter le plus tôt possible afin que nous puissions dépister, diagnostiquer précocement et mettre en place un traitement adapté dans les meilleurs délais », recommande-t-il.