Israël: l’état-major divisé sur les opérations à Gaza, contestation dans la rue

Eyal Zamir, le chef de l’armée en personne n’a pas caché son opposition au plan du Premier ministre, Benyamin Netanyahu. « La culture du désaccord est une partie indissociable de l’histoire du peuple d’Israël » avait-il même déclaré lors d’une réunion avec de hauts gradés plus tôt ce mois-ci. Ajoutant ensuite : « Nous continuerons à exprimer notre position sans crainte ».

Erreur stratégique 

Eyal Zamir avait alors indiqué qu’il considérait le plan de conquête de la ville de Gaza comme une erreur stratégique. Selon lui, il risquait de mettre en danger la vie des 20 otages israéliens détenus à Gaza encore en vie et celle des soldats qui se retrouveraient engagés dans une opération longue et périlleuse. Mais, une fois le plan adopté, Eyal Zamir a lancé les ordres de mobilisation des réservistes et entamé l’évacuation des civils gazaouis vivant dans les zones concernées.

Calendrier serré

Selon Yediot Ahronot, la divergence est sur le calendrier. Le chef d’état-major estime qu’il serait préférable d’obtenir un accord partiel avec le Hamas pour la libération des otages. Mais d’autres généraux, eux, sont plus sur la ligne du gouvernement: seul un accord global – une reddition du Hamas – pourrait empêcher la conquête de Gaza. Et ils pressent, comme Benyamin Netanyahu, pour un calendrier serré, craignant que l’allié américain ne finisse par exiger la fin des combats.

Israël se mobilise: «Netanyahu, pourquoi est-ce que tu traînes des pieds?»

Des embouteillages énormes provoqués par des barrages érigés par des manifestants, des rassemblements face aux domiciles des ministres, et sur la place des Otages, des déclarations des proches des Israéliens toujours captifs à Gaza, écrit notre correspondant en Israël, Michel Paul. Einav, la mère de Matan Zangauker, s’adresse directement au Premier ministre israélien : « Netanyahu, pourquoi est-ce que tu traînes des pieds ? Si pour le Premier ministre, il est important de mettre fin à la guerre, pourquoi ne pose-t-il pas les bases d’un accord. Une chose est sûre, il a peur de la pression du peuple. J’appelle la population à descendre avec nous dans la rue. »

Ruby Chen, le père d’Itay, un otage américano-israélien qui est présumé mort, se tourne, lui, vers le président américain : « Président Trump. Vous nous avez promis, à nous, les familles d’otages, quand vous nous avez rencontrés, que chaque otage pourra rentrer chez lui. C’est le moment d’accélérer et de faire en sorte que ça se passe. Même si le Hamas n’est pas encore détruit. »

En fin d’après-midi de ce 26 août, une manifestation est prévue face au bureau du Premier ministre à Jérusalem où se déroulera la réunion du cabinet de sécurité qui va trancher sur la poursuite de l’offensive à Gaza. Et, ce même soir à Tel Aviv, un rassemblement massif devrait clore cette nouvelle journée de protestation.