À l’ouverture du Forum africain sur les Systèmes alimentaires, hier à Diamniadio, l’Institut sénégalais de Recherches agricoles (Isra) a organisé un panel sous le thème : « Innovations semencières et jeunesse africaine ». À cet effet, des acteurs ont identifié les pratiques optimales.
Dakar abrite depuis hier, dimanche 31 août, le Forum africain sur les Systèmes alimentaires. Après l’ouverture officielle présidée par le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, l’Institut sénégalais de Recherches agricoles (Isra) a organisé une session sur le thème : « Innovations semencières et jeunesse africaine ». Il s’agit de mettre en avant des solutions innovantes développées, préconisées pour améliorer l’accès aux semences de qualité. Plusieurs jeunes intéressés par l’agriculture ont pris part au panel, dont Alioune Gorgui Mbow, d’Africa Rice. D’après son constat, moins de 25 % des terres en Afrique sont cultivées avec des semences certifiées. Il considère donc que le défi est important pour résorber le gap, car le potentiel est énorme. Une réorientation des besoins et des programmes permettra, à son avis, d’augmenter les récoltes, mais également de favoriser l’industrialisation et la création d’emplois.
Pour y arriver, M. Mbow recommande de sensibiliser les populations à consommer ce qui est produit sur le terroir afin de lutter contre les importations. « Il faut aider les jeunes par le renforcement des capacités, faire la promotion de bonnes pratiques agricoles, favoriser la digitalisation. Mais surtout, il faut mettre en place des mécanismes d’octroi de financements à des taux compétitifs », a-t-il proposé.
Pour Alioune Gorgui Mbow, il est aussi nécessaire de tirer la jeunesse vers l’entrepreneuriat et l’emploi agricoles. « Il faut, en outre, des innovations semencières tout en transformant notre dépendance par la consommation locale », a-t-il insisté. Caroline Sobigui, du Coraf, suggère d’ajouter des initiatives. Par exemple : faciliter l’accès aux informations sur les innovations, partager des solutions et développer des technologies. « À travers le Marché des innovations technologiques agricoles (Mita), nous développons des projets qui permettent d’accroître l’accès aux semences de qualité et de favoriser le développement des outils par les instituts nationaux de recherche. Il faut aussi que le secteur privé entre en action », a listé Mme Sobigui.
Pour Marième Ndiaye, de la plateforme Agritech, il faudra mettre en avant le numérique concernant les données et en particulier les semences. « Cela permet de réduire les gaspillages post-récolte, d’augmenter les revenus et de favoriser l’inclusion financière en milieu rural avec des microcrédits. Il faut donner un pouvoir de décision aux coopératives agricoles pour un système durable et moderne, mais également permettre une meilleure implication du secteur privé », estime Mme Ndiaye. Ndeye Amy Kébé, fondatrice de « Jokalante », a abondé dans le même sens. À son avis, il faut faciliter l’accès aux catalogues semenciers à travers le numérique. « Il est aussi essentiel de promouvoir la dissémination des résultats des recherches auprès des producteurs. Nous avons développé une plateforme pour donner aux producteurs la parole tout en utilisant les langues locales. Nous garantissons également une accessibilité et une fiabilité des informations, pour une adoption de beaucoup plus de semences certifiées », a-t-elle préconisé.
AVEC LE SOLEIL