L’ancien ministre Seydou Guèye est sorti de sa réserve pour commenter plusieurs dossiers brûlants de l’actualité nationale. Revenant sur la question des inondations, il a rappelé les efforts « sans précédent » du président Macky Sall, notamment à travers le Programme décennal de lutte contre les inondations, doté de 766 milliards de FCFA sur dix ans. Toutefois, il a tempéré les attentes, affirmant qu’« une solution durable à ce fléau ne pourra pas être trouvée, même dans les dix années à venir », qualifiant les inondations de « problème systémique » lié à la complexité de l’urbanisme dakarois.
Interpellé sur l’endettement, l’ancien porte-parole du gouvernement a rejeté l’existence de « dettes cachées » évoquées par les nouvelles autorités. Selon lui, le FMI n’a fait état que d’un « problème systémique dans la comptabilité publique », et non de dettes occultes. « Les autorités du pays ne peuvent contracter une dette sans que la Banque centrale n’en soit informée ni sans qu’il y ait une traçabilité », a-t-il insisté, rappelant que le recours à l’emprunt est « indispensable pour gouverner ». Dans le même souffle, il a accusé le régime actuel d’avoir contracté près de 5000 milliards de FCFA depuis son installation, « sans que les retombées ne soient encore visibles ».
Seydou Guèye a également dénoncé les récentes arrestations d’anciens ministres, dont Mansour Faye, qu’il a qualifiées de « vengeance » et de « justice des vainqueurs », estimant qu’aucune preuve tangible n’avait été apportée contre eux.
Sur le plan sécuritaire, au lendemain d’une attaque près de la frontière sénégalo-malienne, il a appelé les autorités à renforcer la sécurité dans la zone, tout en privilégiant la voie diplomatique. « Il faut renouer le dialogue avec le Mali », a-t-il plaidé, rappelant le rôle déterminant joué par l’ex-président Macky Sall au sein de la CEDEAO dans la coordination de la lutte contre le djihadisme.