Vêtu de blanc, bloc-notes et bouteille d’eau à la main, Amadou Mansour Faye a comparu devant la Haute Cour de justice sous escorte pénitentiaire. L’ancien ministre du Développement communautaire, de l’Équité sociale et territoriale et maire de Saint-Louis a été entendu sur le fond dans l’affaire de la surfacturation du riz destiné aux ménages vulnérables durant la pandémie de Covid-19.
Incarcéré depuis le 26 mai 2025 à la prison de Rebeuss, Mansour Faye est poursuivi pour association de malfaiteurs, concussion, corruption, prise illégale d’intérêts, faux et usage de faux en écritures privées, détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et complicité. Le dossier concerne une commande de riz jugée surfacturée pour un montant estimé à 2,749 milliards F CFA.
Entouré d’une dizaine d’avocats, l’ex-ministre a rejeté toutes les accusations. Il a rappelé que la Cour des comptes n’a jamais préconisé de poursuites contre lui, ni pour mauvaise gestion ni pour détournement de fonds. Il a également affirmé avoir été le seul membre du gouvernement à recourir à un appel d’offres afin de garantir la transparence, alors même que l’urgence sanitaire ne l’y contraignait pas.
Pour contester l’accusation, Mansour Faye a mis en cause le fondement juridique de la poursuite. Selon lui, l’arrêté du ministère du Commerce de 2013 fixant le prix du riz à 250 000 F CFA la tonne était caduc en 2020, puisque la réglementation limite sa validité à un an. Il a précisé qu’au moment des faits, le prix réel était de 275 000 F CFA la tonne, en pleine période de pandémie.
L’audition a pris fin vers 14 h 30 avant que l’édile de Saint-Louis ne regagne sa cellule, escorté par les agents pénitentiaires.