Invité de l’émission Tolloway avec nos confrères de Senweb , le député Abdou Ahad Ndiaye s’est exprimé sur le projet de loi sur le mobile money porté par le Premier ministre Ousmane Sonko. Tout en reconnaissant l’intérêt de cette initiative, il estime que certains points méritent des discussions approfondies avant tout vote à l’Assemblée nationale.
« Je ne suis pas contre le projet, mais je souhaite que des amendements soient proposés et qu’il y ait un dialogue ouvert entre pastefiens », a déclaré le parlementaire. Il a souligné que les pourcentages fixés dans le texte seraient difficiles à modifier, mais que des ajustements pourraient être intégrés au niveau des décrets d’application.
Abdou Ahad Ndiaye a rappelé que le secteur du mobile money reste vulnérable : « Si on touche trop à ce secteur, il risque de s’effondrer. Or, il représente près de 18 % du PIB et plus de 90 % des flux financiers du pays. » Selon lui, il est essentiel d’associer les associations professionnelles, les opérateurs et la commission numérique de l’Assemblée nationale, qu’il regrette de voir mise à l’écart.
Sur le plan économique, il met en garde contre une fiscalité trop lourde : « Les opérateurs acceptent d’être taxés sur leur chiffre d’affaires, mais relever les taux pousserait les populations vers les espèces et affaiblirait l’inclusion financière. » Il a également insisté sur la nécessité de mieux mobiliser l’épargne nationale, estimant que l’argent liquide dormant dans le pays devrait être utilisé pour soutenir les activités productives, alors que les banques prêtent surtout aux plus riches.
Enfin, le député a évoqué le défi de la transparence, notant que les flux déclarés atteignent 15 000 milliards, mais que l’État peine à auditer ce système. Il propose un rôle accru de la Poste dans l’inclusion financière. Pour lui, le succès du projet mobile money dépendra d’un équilibre entre fiscalité, inclusion et concertation avec tous les acteurs concernés.