En marge du Forum public organisé à Genève du 16 au 17 septembre 2025, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a publié son rapport sur l’intelligence artificielle. Le document met en lumière les potentiels impacts de cette révolution pour plusieurs économies dans le monde, en particulier le commerce.
Ainsi, renseigne le rapport, dans le scénario de référence où les économies à faible revenu ne rattrapent pas les économies à revenu élevé en matière de technologies numériques et d’infrastructures, les économies à revenu élevé verront leurs gains augmenter de 14 %, contre 11 % pour les économies à revenu intermédiaire et 8 % pour les économies à faible revenu.
Cependant, cet écart pourrait se réduire considérablement si l’infrastructure numérique s’améliore dans les économies à faible revenu. Dans ce scénario, la croissance des revenus pourrait se situer à 11 % pour les économies à faible revenu et à 12 % pour les économies à revenu intermédiaire et élevé.
Par ailleurs, dans un scénario incluant des améliorations des infrastructures et une adoption généralisée de l’IA, les économies à faible revenu et à revenu intermédiaire devraient en bénéficier encore davantage, avec des gains de PIB atteignant 15 % pour les économies à faible revenu et 14 % pour les économies à revenu intermédiaire. Les simulations de l’OMC montrent aussi que l’IA pourrait entraîner une augmentation significative du commerce mondial et du revenu réel.
Un catalyseur pour les entreprises
Selon l’Organisation mondiale du commerce, l’IA pourrait également permettre d’accroître les flux transfrontaliers de biens et de services de près de 40 % d’ici 2040 grâce aux gains de productivité et à la baisse des coûts commerciaux.
Ainsi, les entreprises devraient ressentir les effets d’une révolution censée booster leur compétitivité, car 90 % des entreprises utilisant actuellement l’IA font état de bénéfices tangibles liés à l’IA dans leurs activités commerciales. Et la tendance devrait se poursuivre.
Toutefois, a souligné l’OMC dans son rapport, les pays ne pourront ressentir les effets de l’intelligence artificielle que s’ils investissent dans les infrastructures numériques et coopèrent pour prévenir la fragmentation des réglementations régissant l’économie numérique.
« Sans investissements ciblés, cadres politiques inclusifs et coordination internationale, l’IA pourrait exacerber les fractures existantes, voire en créer de nouvelles, ce qui compromettrait le potentiel de développement de l’IA. L’accès mondial à l’IA est très inégal, ce qui limite la capacité de nombreuses économies à participer aux échanges commerciaux axés sur l’IA », mentionne le rapport.
Pour la directrice générale de l’OMC, Dr Ngozi Okonjo-Iweala, les progrès rapides de l’intelligence artificielle (IA) transforment l’économie mondiale, remodelant la définition du travail, la création de valeur et la répartition des opportunités au sein des sociétés. Compte tenu de ces effets considérables, dit-elle, l’IA transforme également le commerce mondial. Parallèlement, elle estime que l’incertitude croissante concernant les politiques commerciales menace de modifier les schémas d’échanges et d’investissements mondiaux qui ont soutenu la croissance et le développement ces dernières décennies.
AVEC LE SOLEIL