L’ancien ministre de la Jeunesse, Pape Malick Ndour, a réagi à la publication du rapport d’exécution budgétaire du deuxième trimestre 2025. S’il salue le respect des délais de publication, il dénonce néanmoins de graves insuffisances qui, selon lui, traduisent « l’opacité et l’inefficacité d’un régime incapable d’assurer une gestion publique crédible ».
Sur la méthodologie, il regrette la suppression des données sur les moins-values et plus-values de recettes, qu’il considère comme un indicateur clé pour évaluer la performance de l’État dans la mobilisation des ressources. Cette omission, selon lui, relève d’une « stratégie d’évitement » visant à dissimuler les contre-performances et à empêcher toute évaluation objective de la politique budgétaire.
L’ancien ministre dénonce également la disparition de la ventilation des dépenses par institution (Présidence, Assemblée nationale, Primature, ministères), qu’il qualifie de « régression majeure ». Pour lui, cette absence de transparence empêche les citoyens de savoir comment les plus hautes institutions consomment les fonds publics et constitue un refus de rendre des comptes.
Concernant les chiffres, Pape Malick Ndour pointe une crise de confiance des bailleurs : aucun franc mobilisé sur les 45 milliards d’appui budgétaire prévus et seulement 19 milliards reçus sur les 241,6 milliards de dons en capital attendus. « Les partenaires techniques et financiers tournent le dos à ce gouvernement », a-t-il déclaré, y voyant la conséquence de choix économiques incohérents et d’une gouvernance budgétaire peu lisible.
Il fustige également l’explosion de la masse salariale, en hausse de 22,9 milliards par rapport à 2024, alors que le gouvernement justifie son inaction par l’absence de marges budgétaires. Pour l’ancien ministre, cette contradiction illustre un déséquilibre dangereux pour la soutenabilité des finances publiques.
Enfin, il alerte sur le blocage de l’investissement public, avec seulement 11,9 milliards dépensés en six mois, contre 27 milliards consommés chaque mois pour le fonctionnement de l’État. Il accuse la centralisation des décisions à la Primature de freiner la mise en œuvre des projets et de retarder le développement du pays.
Aussi Pape Malick Ndour estime que ce rapport « n’est pas seulement un document budgétaire, mais le miroir d’un pouvoir qui s’éloigne chaque jour des exigences de transparence, de crédibilité et de responsabilité ».