“Silence ! Diomaye et Sonko taxent les pauvres” Par Thierno Diop, chroniqueur

On croyait que le fond avait été atteint avec les diaspora bonds. Mais non. Voilà que l’État s’invite désormais dans nos gestes les plus quotidiens : les transferts d’argent via Orange Money, Free Money, Wave. Pour justifier cette nouvelle taxe, le ministre des Finances a eu cette phrase hallucinante : « Si un Sénégalais envoie à un autre Sénégalais 10 000 francs, on doit pouvoir lui dire : n’oublie pas l’État ; donne-lui 50 francs ». Mais enfin ! Quand un père envoie 5 000 francs à son fils étudiant, quand une sœur transfère 3 000 francs à son frère malade, quand un voisin aide un autre avec 2 000 francs… ce n’est pas de la richesse, c’est de la survie ! Et c’est là que l’État choisit de tendre la main ? Ces transferts sont devenus le cœur de la solidarité sénégalaise. Dans un pays où la pauvreté gagne du terrain, où les salaires sont maigres et les prix flambent, ce sont ces petits flux d’argent
qui maintiennent des familles entières debout. Les taxer, c’est taxer la pauvreté.

C’est prendre à ceux qui n’ont déjà presque rien pour nourrir un État « glouton », « incapable » de restaurer la confiance auprès des grands bailleurs. Voilà la réalité : au lieu de créer de la richesse, le pouvoir choisit de gratter les poches vides des plus fragiles. Ce n’est plus de la fiscalité, c’est de l’acharnement.

 

Par Thierno Diop, chroniqueur