Le plan Trump pour Gaza face aux obstacles, le Hamas examine la proposition de paix

People inspect the remains of a destroyed building following Israeli bombardment in Khan Yunis in the southern of Gaza Strip on October 18, 2023. A blast ripped through a hospital in war-torn Gaza killing hundreds of people late on October 17, sparking global condemnation and angry protests around the Muslim world. Israel and Palestinians traded blame for the incident, which an "outraged and deeply saddened" US President Joe Biden denounced while en route to the Middle East. (Photo by Mahmud HAMS / AFP)

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu et le Hamas ont en commun d’être soumis à de fortes pressions. Difficile de dire « non » à ce qui est sur la table. D’un côté comme de l’autre, il sera tentant en cas d’échec ou de sabotage d’en faire peser la responsabilité sur l’ennemi.

Le Hamas a commencé ce mardi l’examen du plan de paix pour Gaza de Donald Trump. Une source palestinienne proche du Hamas a affirmé mardi que le mouvement islamiste commençait « une série de consultations » autour du plan, qui pourraient « durer plusieurs jours ».

Le Qatar a affirmé de son côté qu’une réunion est prévue mardi avec le mouvement islamiste palestinien Hamas en présence de représentants de la Turquie. « La délégation de négociateurs du Hamas a promis d’étudier le plan de manière responsable », a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, en affirmant qu’une réunion entre les deux parties aura lieu mardi soir, « à laquelle participera aussi la partie turque ».

Pour le Hamas, la reddition totale que représente par exemple dans les points 6 et 13 du plan Trump paraît difficile à accepter, notamment son désarmement et le renoncement du parti islamiste à toute gouvernance future de la bande de Gaza. Le mieux que les chefs du Hamas, encore en vie à Gaza, peuvent obtenir dans ce texte, c’est une forme d’amnistie et la possibilité de quitter les territoires.

Benyamin Netanyahu a déjà formulé des commentaires et des réserves

Benyamin Netanyahu a déjà formulé des commentaires et des réserves qui s’éloignent du plan proposé par Donald Trump. Ce dernier a prévenu que l’armée resterait « dans la majeure partie » du territoire palestinien. Le dirigeant israélien assure qu’il n’a « pas du tout accepté un État palestinien » alors que le point 19 mentionne clairement cette perspective. Il assure « soutenir » la proposition américaine, après une rencontre lundi à Washington avec le président américain, tout en se réservant le droit de « terminer le travail » par les armes si le Hamas le bloquait ou le rejetait.

Après la pression américaine à la Maison Blanche, c’est la colère de ses alliés qui attend Benyamin Netanyahu dans son pays. Les ministres de l’ultra-droite ont déjà fustigé le résultat de la rencontre de ce lundi. Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, les deux figures radicales de l’extrême-droite religieuse, veulent la poursuite de la guerre et rêvent d’une bande de Gaza vidée de ses habitants.

La « Riviera » évoquée par Donald Trump il y a quelques mois correspondait à leurs aspirations. Mais pas le plan présenté ce lundi dont le point numéro 12 assure que « les Palestiniens seront encouragés à rester » dans le territoire. La survie de la coalition de Benyamin Netanyahu est clairement en jeu.